Dans Etosha, il y a “chats” (entre autres)

Ah, la Namibie! Le pays des grands espaces et des grands fauves! Ouais, sauf que, quand on passe plus de dix jours enfermé dans un centre de conférence, l’hôtel attenant et, très éventuellement, la capitale à côté, c’est moyen. Bon, à l’hôtel, il y avait des chats un tantinet sauvages, mais ça ne compte pas vraiment. C’est pourquoi je me suis décidé à prendre de suite trois jours de vacances et réserver un petit circuit-safari de trois jours au Parc national d’Etosha, dans le nord du pays.

Mais attention, hein: pas du safari bang-bang. Mon arme préférée, c’est certes du 200 mm, mais en distance focale (280 mm avec le téléconverteur). Je précise, parce qu’un des trucs qui m’avait marqué à l’aéroport de Windhoek, c’est le guichet spécial pour récupérer les flingues.

En général, c’est le genre de circuit qui se fait en groupe; surprise, comme j’étais le seul sur la date, je me retrouve avec juste la guide et son fils. « Ce sont nos vacances », me dit-elle. Cool! D’autant plus que ce sont des gens très sympathiques et que les 450 kilomètres de trajet se font en discutant de plein de choses.

Oui, parce que d’une part, la Namibie, c’est grand et, d’autre part, Etosha est à 450 km de Windhoek. Honnêtement, j’ai vu pire – genre, les routes éthiopiennes. Ici, c’est du goudronné tout du long, des immenses sections rectilignes entre de grandes propriétés clôturées, souvent des « fermes » pour animaux sauvages, des réserves de chasse et d’autres choses du genre.

Etosha, c’est autre chose: un vrai parc national de plus de 20 000 km2, au sud d’un grand lac souvent à sec. Pas de routes goudronnées, mais des pistes en gravier pas toujours en très bon état; en même temps, c’est plutôt bien, ça évite de foncer et de se manger un zèbre plein pot. C’est gros, un zèbre – et ce n’est pas ce qu’il y a de plus gros dans la région.

Au reste, si on n’aime pas la voiture, ça devient tout de suite plus difficile: hormis les 4-5 heures de trajet pour arriver au parc, le safari en lui-même implique de passer facile six heures ou plus sur les pistes. Avec généralement un départ au lever du soleil.

Dans le parc, il y a quelques camps en dur, avec bungalows, places de camping, restaurant et même du Wifi – quand le préposé est là. Le reste, c’est le territoire des animaux. Et il y en a plein. J’allais dire « partout », mais il n’est pas rare de rouler une heure sans en voir la queue d’un. Cela dit, les concentrations de centaines springboks ou de zèbres ne sont pas rares.

Comme je disais à ma chère et tendre, on a vu beaucoup de nourriture pour chats – zèbres, antilopes, gnous, girafes et autres – mais peu de (gros) chats. Certes, pas mal de lions, mais léopards et guépards sont restés cachés. C’est dommage, j’adore les guépards.

Mais bon, ce n’est pas grave; ça fait partie du jeu. On ne peut pas vraiment prévoir ce que l’on va rencontrer et où. Nous avons quand même pu observer des éléphants et des rhinocéros et deux-trois autres bestioles peu courantes, ainsi qu’une tentative d’embuscade par des lions pas très doués et un éléphant qui faisait sa sieste affalé sur un arbre.

Après, une des blagues du safari, c’est que, quand on n’a pas l’habitude, essayer de repérer les animaux dans la nature n’est pas évident. Le parc regorge de rochers qui ressemblent à des rhinos, des termitières en forme d’éléphant, sans compter les fameux « guépards en bois d’Etosha » – les branches mortes dont la silhouette rappelle un guépard assis.

C’est là qu’on voit l’intérêt des guides entraînés, qui sont capables de distinguer une impala d’un tronc d’arbre à plusieurs kilomètres (indice: si ça bouge, ce n’est pas un arbre). Sans même parler du fait que, quand on a des hautes herbes et de la savane bien dense, on pourrait très bien passer à côté de douze mille lions sans rien voir. Et, si ça se trouve, ce fut le cas.

Un des trucs chouettes avec les camps en dur, c’est qu’ils ont des points d’eau éclairés par des grosses lampes au sodium, la nuit. Du coup, même si on ne peut se balader dans le parc qu’entre le lever et le coucher du soleil, le soir, il y a la possibilité de s’asseoir et de voir quels animaux vont venir au point d’eau. C’est ainsi que j’ai pu observer deux rhinocéros noirs et une douzaine d’éléphants.

Mais là encore, c’est assez aléatoire: parfois, il ne se passe rien et parfois, on rate des léopards ou des hyènes pour quelques minutes. Oui, c’est du vécu.

C’est rare que je fasse l’article, mais pour le coup, si vous passez par la Namibie et que l’envie vous prend d’aller faire coucou à la faune locale, je vous conseille de passer par Wild Wind Safaris. Ils sont très sympas et très accommodants.

En cette période – début d’hiver austral, juste après la saison des pluies – le parc est encore très vert, les points d’eau sont approvisionnés et les routes sont sèches, c’est donc un bon moment pour visiter.

Vous pouvez accéder à ma galerie d’images sur Flickr, toujours sous licence Creative Commons. Je n’ai pas indiqué avec précision là où les photos ont été prises, parce que même dans le parc, le braconnage est un gros gros souci.

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2 réflexions au sujet de “Dans Etosha, il y a “chats” (entre autres)”

  1. Et en plus le voyage est payé par le boulot ? Y a pas de morale. (Oui je suis jaloux.)

    Le pays est-il aussi plat que les photos semblent le montrer ? Mais vue la taille du pays je suppose qu’il y a la place pour pas mal de paysages différents.

    Répondre
    • Le voyage jusqu’en Namibie, oui. Je l’ai aussi payé de mon sang (parfois littéralement, mais je suis maladroit) et de mes cheveux (blancs). Après, le safari, c’était avec mes sous.

      Quant au pays, entre Windhoek et Etosha, c’est très vallonné. Par contre, comme mentionné, c’est 1700 m au-dessus de la mer, donc quand tu vas sur la côte, tu as une sacrée descente.

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