« Mémoires d’Exoterres », de Fabrice Pittet

Quel est le point commun entre un géant un peu benêt, un enfant albino dans le désert, des survivants d’un vaisseau de recherche, un vieux bûcheron taciturne et une scientifique sur un monde ravagé? Ce sont les personnages des cinq nouvelles contenues dans ce recueil, Mémoires d’Exoterres, de Fabrice Pittet.

Je vous ai habitué à mes chroniques « spécial copinage », mais celle-ci est particulièrement gratinée: c’est un service de presse des éditions Kadaline, une jeune maison d’édition suisse dans laquelle se retrouvent un certain nombre de membres du Gahelig, le Groupe des auteurs helvétiques de littérature de genre – dont je fais également partie. Pour faire plus fort, je pense qu’il faudrait que Fabrice soit un membre de ma famille.

J’étais un peu réticent au départ, parce que je connais surtout Fabrice pour ses romans de fantasy. Vous le savez, je ne raffole pas du style. Dans Mémoires d’Exoterres, il y en a aussi, mais pas que. À vrai dire, c’est surtout la science-fiction qui domine: au moins pour trois des textes, éventuellement en partie pour un quatrième.

  • Comme les deux doigts de la main ouvre le recueil avec deux personnages aux noms bien de chez nous, Ferdinand et Erni, dans un avenir rapproché. Une relation fusionnelle.
  • Petite Chose, c’est le nom d’un enfant étrange, né dans une tribu d’un monde désertique. Un enfant qui ne doit sa survie qu’à l’amour de son père.
  • Le requiem écailleux est le récit d’explorateurs tout entiers tournés vers un seul but: retrouver une créature légendaire qui est la seule chance de leur peuple face à une menace existentielle.
  • Mort à la Lune met en scène un vieux bûcheron acariâtre, qui va braver des défis incommensurables pour retrouver un souvenir de son épouse défunte.
  • Enfin, Maman met en parallèle l’amour d’une mère et le devoir d’une scientifique sur une Terre dévorée par un champignon qui y a tué toute vie.

Ces cinq nouvelles se caractérisent par un côté remarquablement optimiste. Elles parlent d’espoir, de rédemption, de salut, mais toujours avec un prix à payer. Elles se déroulent souvent dans des décors impressionnants, des mondes bien pensés et détaillés.

Fabrice Pittet écrit bien. Et je ne dis pas seulement ça parce qu’il est plus costaud que moi, donc. J’ai trouvé ses personnages attachants, écrits avec beaucoup de sensibilité et d’empathie.

Les histoires ont un côté page-turner assumé et, souvent, avec des chutes bien trouvées. Vous noterez que, dans les résumés, j’ai fait de gros efforts pour ne rien divulguer…

Pas toujours. Enfin, disons que, pour certaines des nouvelles (notamment Maman), je m’attendais à plus de trucs tordus. Je dirais qu’elles sont parfois trop gentilles. En même temps, par les temps qui courent, je suis plutôt content de ne pas lire des trucs trop dépressifs.

Mémoires d’Exoterres est donc un chouette petit bouquin, de deux cent pages (je l’ai lu en numérique). Vous pouvez le trouver chez votre libraire.

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