Début mai 1940, alors que les armées allemandes foncent vers Bruxelles, un jeune Belge enfourche son vélo et part vers le sud. Son objectif: le Portugal. Cette histoire est celle de Maurice Tillieux, racontée dans cette bande dessinée intitulée simplement Maurice Tillieux 1940.

Alors âgé de dix-huit ans, celui qui deviendra le dessinateur de Gil Jourdan et beaucoup d’autres va faire plusieurs centaines de kilomètres, jusqu’à La Rochelle, avant de devoir remonter vers la Bretagne et rester pendant plusieurs mois dans un patelin du nom de Guéméné-sur-Scorff.

L’histoire est improbable, mais elle est vraie et elle est racontée par Gérard Guégan, caméraman à l’ORTF originaire de cette petite ville bretonne et qui croisera par hasard la route de Tillieux à New York, plus de trente ans plus tard, ainsi que par Daniel Depessemier et Étienne Borgers.

L’album, d’une centaine de pages, se compose de l’histoire (romancée, mais qui s’appuye sur des faits réelles et des témoignages) du périple en bande dessinée, illustrée par Bruno Bazile; il y en a deux versions, une au trait et l’autre au lavis, ainsi qu’un »carnet » de croquis. Elle est complétée par quelques textes: une histoire du projet et des notes historiques et biographiques.

Pour moi, qui suis plutôt fan de l’œuvre de Maurice Tillieux, je découvre ici un pan méconnu de son histoire personnelle. Et, d’une certaine manière, je renoue indirectement avec l’histoire de ma famille: ma maman a passé les années de guerre dans la campagne bretonne. Et c’est aussi l’occasion de se replonger dans une époque pas si lointaine, mais qui par pas mal de côtés peut paraître très étranges: des voitures tirées par chevaux, pas de téléphone, pas de télévision…

Maurice Tillieux 1940 est une bande dessinée qui est peut-être plus intéressante qu’amusante, mais elle a un côté attachant. Je regrette juste que le « doublon » de l’histoire en BD ait un petit côté « remplissage ».

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