Si on voulait donner dans le cliché le plus éculé, on pourrait parler de régularité allemande pour Long Distance Calling. Eraser est leur huitième album depuis leur fondation en 2008, avec un album studio tous les deux ans, ou presque.

Long Distance Calling est donc un groupe allemand, avec près d’une quinzaine d’années d’expérience dans le post-rock instrumental. Sur leurs derniers albums, leur musique a pris un tour résolument cinématique, voire symphonique, et c’est également le cas ici.

Avec neuf pistes et près d’une heure au compteur, Eraser n’est pas un petit format. C’est assez classique avec ce groupe. Passée l’intro d’une minute et demie, il se lance dans des compositions qui dépassent souvent les six minutes, jusqu’à dix.

Sur cet album, et selon l’expression consacrée, Long Distance Calling fait du Long Distance Calling. On est assez loin des expérimentations trip-hop de How Do We Want to Live?, le groupe reste dans sa zone de confort.

Mais cette zone est néanmoins très bien fréquentée, avec un post-rock cinématique souvent très énergique et des montées en puissance à couper le souffle. Mais pas seulement: à des pistes à la « Blades » et « Giants Leaving » répondent des compositions plus calmes, comme « 500 Years » et « Sloth », ainsi que d’autres un peu entre les deux, à l’instar de « Kamilah ».

Mention spéciale pour les deux epics (ou peu s’en faut) de l’album, « Blood Honey » et « Eraser », qui prouvent une fois de plus que Long Distance Calling n’a pas peur des longues compositions.

Eraser, c’est donc du Long Distance Calling classique, pour qui les connaît, mais toujours aussi efficace. C’est un peu dommage, quand on connaît la capacité du groupe à innover dans un genre aussi sclérosé que le post-rock. On pourra peut-être aussi regretter que le violoncelle, notamment très présent en live, soit ici un peu en retrait.

Dans l’absolu, c’est un bon album, avec quelques pistes réellement brillantes. Je le recommande volontiers aux amateurs de post-rock musclé.

Bonus: la vidéo de « Kamilah »

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