Carnacki, le chasseur de fantôme imaginé par William Hope Hodgson au début du XXe siècle, est un de mes personnages préférés. C’est une sorte de Sherlock Holmes du surnaturel, qui affronte les phénomènes de hantise armé de ses connaissances scientifiques et mystiques; parfois la hantise s’avère être du flan, parfois pas.
Récemment, le français Gérard Dôle s’est amusé à reprendre le personnage pour neuf autres aventures, ou “mésaventures” comme les décrive le sous-titre de l’ouvrage Les spectres de Cheyne Walk. Difficile de dire s’il s’agit là d’un hommage ou d’un pastiche – probablement un peu des deux.
En replaçant Thomas Carnacki dans un contexte historique et en le faisant interagir avec des personnages de l’époque, réel ou fictif – y compris les quatre amis qui servent d’auditoire aux péripéties du héros, qui deviennent Oscar Wilde, Jerome K Jerome, Bram Stoker et Hodgson lui-même – il lui donne une autre dimension. Le problème vient de la dimension en question: à force de vouloir introduire des icônes de la littérature de la fin du XIXe siècle, j’ai un peu l’impression que l’auteur en fait trop.
Cela dit, c’est un jeu auquel il faut se laisser prendre. L’auteur n’a pas d’autre prétention que de vouloir s’amuser avec une personnage qui, à mon avis, il aime bien aussi. Au reste, c’est une approche typique du jeu de rôle Castle Falkenstein, qui mélange personnages réels et fictifs dans une Europe de la deuxième moitié du XIXe siècle (fortement) teintée de fantastique. À ce titre, ce livre (ainsi, bien sûr, que les nouvelles originelles de Hodgson) est une réelle inspiration pour le jeu.
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