Il y a quelques temps, je vous parlais de Virée nocturne, un EP du projet français de post-rock / shoegaze Les Discrets. Aujourd’hui, comme annoncé, cet EP est devenu un album plein et entier, intitulé Prédateurs.
Prédateurs confirme le virage plus ambiant que post-metal du projet, qui auparavant orbitait dans les mêmes cercles que Alcest. Fursy Teyssier, multi-instrumentiste, compositeur et chanteur, et Audrey Hadorn au chant et à l’écriture tissent des ambiances qui empruntent un peu au post-rock, un peu au doom et un peu à la new-wave française. À vrai dire, cet album me fait un peu penser aux premiers albums du Voyage de Noz.
Avec dix pistes entre trois et cinq minutes, Prédateurs dure un peu moins de trois quarts d’heure. Shoegaze oblige, ce n’est pas un album très excité, on est plus dans le domaine du contemplatif et de la demi-teinte, avec plusieurs plages instrumentales et le reste alternant entre chant anglais (un peu) et français (surtout).
Le plus gros défaut de cet album, c’est que si l’on s’attend à retrouver le post-black-metal des débuts du projet, on va être déçu. Un peu comme son “grand frère” Alcest, Les Discrets ont évolué vers des rivages très différents et on serait bien en peine d’y retrouver des traces de metal – sans même parler de black metal.
Cela dit, dans son genre, j’avoue que j’aime plutôt bien ce Prédateurs. Il représente une facette du rock français que j’aime plutôt bien, fait de mélancolie, d’érotisme subtil (“Le reproche”, sur un texte de Henri de Régnier) et de poésie surréaliste. C’est assez personnel, le genre de choses qui me parlent hors prog et metal ; assez rare, aussi.
C’est pourquoi j’ai du mal à vous recommander cet album. Il est objectivement bien fait, très homogène, mais il a un style très personnel qui ne plaira pas à tout le monde, surtout à ceux qui s’attendaient à quelque chose de plus mordant. Je ne peux donc que vous conseiller d’aller y jeter une oreille sur Bandcamp pour vous faire une idée.
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