Bon, faut quand même que je vous raconte ma virée en Auvergne, la « retraite ludique » dont je vous parlais la semaine passée. À l’origine, l’idée est de Jean-Paul, qui est originaire de la région: il avait appelé ça Le Buron des Joueurs.
Le concept, c’est de loueur un buron – une ancienne bâtisse, dans laquelle autrefois les paysans du coin fabriquaient le fromage de Cantal, réaménagée en gîte d’altitude – et d’y amener une cargaison de joueurs.
En fait de cargaison, au final, on était quatre. Y compris l’organisateur, donc.
Il faut dire ce qui est: l’Auvergne, c’est beau, mais c’est loin. Même quand on est motorisé, mais surtout quand on ne l’est pas. Genre, trois heures de train pour rejoindre Jean-Michel, un des quatre, qui partait de Valence, plus six heures de route.
Nous nous sommes donc retrouvés dans le moulin familial, avant de partir pour le buron en question. Encore une demi-heure de route, suivi par une heure et demie de grimpe à pied. Et, même si l’Auvergne, ce n’est pas les Alpes, quand ça grimpe, ça ne fait pas semblant: le Buron de la Fumade-Vieille, où nous nous trouvons, se situe autour de 1500 mètres d’altitude.
Une fois sur place, l’endroit a indéniablement du charme: vieilles pierres et charpente en bois, vue imprenable sur la vallée de la Cère et les monts alentours et des vaches. Plein de vaches. On y trouve l’eau courante et des sanitaires modernes, ainsi qu’un couchage très correct.
Évidemment, quand on est un indécrottable citadin, on va tout de suite sentir la fraîcheur parfois brutale des nuits, l’absence mordante d’électricité et la connectivité 4G un peu aléatoire. Mais bon, le but est aussi de faire une retraite et de jouer.
Et, de ce point de vue, les quelques jours passés sur place furent très ludiques: du jeu de rôle (HeroQuest et Freaks’ Squeele) et du jeu de plateau « expert » (Azul, Gandhi et le proto Siebenbürgen).
J’avoue que j’avais un peu l’impression d’être une pièce rapportée au milieu d’un trio d’aficionados de Glorantha – l’univers créé par le regretté Greg Stafford et qui a donné naissance aux jeux RuneQuest, HeroQuest et consorts.
Mais ça n’a jamais été gênant; j’ai appris beaucoup de choses sur cet univers, que je ne connaissais pas vraiment, et en prime j’ai pu tester le système de HeroQuest (qui, il y a quelques années, m’avait d’ailleurs inspiré quelques idées pour Tigres Volants 3).
J’ai aussi pu tester, pour la deuxième fois, un scénario Freaks’ Squeele que j’avais déjà joué à Ludinord et qui est prévu pour être publié dans un prochain supplément. Il y a eu de très belles actions épiques, débiles ou les deux de la Team Beast’n’Bots (une huli jing – la version chinoise de la kitsune japonaise – une dryade et un geek manipulant des nanomachines).
À côté de cela, ce fut – comme je le pensais – un séjour passablement gastronomique. Aligot, truffade, cantal, saint-nectaire, saucisse de Morteau, sans parler des bières locales et des fruits du coin. L’altitude, ça creuse; le jeu, aussi.
Bon, il y a le léger détail que, suite à une fuite de gaz, le séjour a failli se terminer de façon extrêmement rôliste: dans une énorme boule de feu. On en a été quitte pour quelques moments d’inquiétude et une vaisselle à l’eau froide.
Pour 2020, ça serait bien d’avoir plus de monde. Bon, d’un côté, avoir le buron pour seulement quatre personnes était plutôt pratique d’un point de vue confort – on ne se marchait pas sur les pieds. Mais la région a aussi des structures plus grandes, peut-être plus adaptées pour des grands groupes.
Gardez donc l’œil ouvert pour une future annonce du Buron des Joueurs 2020, si vous aimez les jeux, la nature et que vous n’avez pas peur de faire un peu de route, ça pourrait être intéressant.
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Salut !
Voilà qui donne envie tiengs…
Et qui me fait me retourner la mémoire, je n’ai aucun souvenir d’un Jean-Michel valentinois rôliste.
Ça alors ! J’aurais pu en être, G. m’avait proposé de venir (mais je ne pouvais pas, je bosse).
Venir de Suisse faire des photos de vaches en Auvergne, c’est pas vraiment dépaysant… 😛
Et la saucisse de Morteau, c’est pas franchement un plat régional ! 😉
Vu de Suisse, ça l’est.
Superbes photos, tout ça fait envie !
Merci!
C’était sympa, mais je ne suis pas certain que ça aurait aussi bien collé si on avait été beaucoup plus. Le Buron peut tenir jusqu’à 12-14 personnes, mais je pense qu’on se serait vite marchés sur les pieds à plus de 6-7.