Un minerai rare dont la maîtrise serait capable de créer une arme absolue, un empire maléfique qui cherche à s’en emparer, une île isolée à la faune inquiétante et aux habitants hostiles: bienvenue dans La Flèche ardente, suite du Rayon U, d’Edgar P. Jacobs.

Prédécesseur de Blake et Mortimer, Le Rayon U est une histoire de science-fiction publiée originellement entre 1943 et 1945 et inspirée de Flash Gordon. Huit décennies plus tard, Jean Van Hamme a écrit cette suite, illustrée par Christian Cailleaux et Étienne Schréder.

Me voilà bien embêté: vous me savez sans doute amateur, sinon fan de Blake et Mortimer. Le Rayon U, je l’ai lu à peu près en même temps que Le Secret de l’Espadon et, même s’il fait plus « œuvre de jeunesse », il n’est pas sans attraits.

Mais le sentiment qui me domine à la lecture de La Flèche ardente, c’est « quel intérêt? »

Le principal problème, c’est que je ne vois objectivement pas l’intérêt (artistique, hein; « faire des sous » ne compte pas) d’une telle suite, quatre-vingts années après.

Et quand je dis « objectivement », j’entends par là qu’il m’est évident, à la lecture, que l’histoire ne sait pas trop sur quel pied danser. Il y a des éléments très naïfs et d’autres plutôt modernes qui se juxtaposent mal.

Entendons-nous bien: ce n’est pas une mauvaise BD. Elle est réalisée de façon très correcte et la plupart de ses défauts sont inhérents au genre auquel il colle – ou qu’il pastiche, si on veut être méchant.

Si on passe outre les problèmes sus-mentionnés, on a une histoire d’aventure très pulp, avec moult rebondissements, des technologies science-fictionnesques dans une ambiance néo-classique et pas mal de gros clins d’œils au Secret de l’Espadon – juste retour des choses.

Je pense cependant que La Flèche ardente est très dispensable. Je suis d’autant plus déçu que parmi les derniers Blake et Mortimer, il y avait des tomes qui tenaient autrement mieux la route que cela. Mais je suppose que c’est le souci avec un matériau originel aussi daté.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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