Depuis dix ans, le royaume de Bretagne vit sous la coupe de Lancelot. Ce dernier est obsédé par l’idée de retrouver Arthur. Mais au fait, où est passé l’ancien roi? Rassurez-vous, vous n’aurez pas longtemps à attendre pour le savoir dans le premier volet de Kaamelott, version ciné.

Si vous avez vécu ces quinze dernières années loin de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un média français, vous avez peut-être échappé à Kaamelott, série culte diffusée sur six saisons. J’en doute.

En résumé, c’est Arthur et la Table Ronde, si ce dernier était un neurasthénique entouré d’incapables dans une île de Bretagne à peine déromanisée. La série a été créée par Alexandre Astier, qui joue également le rôle d’Arthur, réalise le bazar et fait également un million d’autres trucs (montage, musique, etc.).

Les trois-quatre premières saisons étaient plutôt sur le mode comique, avec une brochette de personnages savoureux et des dialogues modernes qui contrastent avec le côté épique de la légende. Les deux dernières étaient beaucoup plus sombres.

Le film, premier d’une trilogie qui devrait conclure la série, reprend un peu cette structure globale: deux tiers de rigolade, un tiers de sérieux un peu déprimant, plus quelques flashbacks.

Avertissement préalable: j’aime beaucoup Kaamelott. Du coup, je suis allé voir ce premier film avec un mélange d’appréhension et d’enthousiasme. Comme beaucoup de fans, j’ai attendu longtemps – huit ans, en fait – avant de pouvoir aller le voir. La pandémie n’explique pas tout.

Globalement, j’ai bien aimé. Il y a un côté « retrouver des vieux potes »: les échanges entre Léodagan et Dame Séli, les débilités de Perceval et Caradoc, l’inénarrable roi Burgonde, les jeux du Pays de Galle; tout ça m’avait manqué.

Costumes et décors sont soignés – à un détail, sur lequel je reviendrai. On en prend pas mal plein les mirettes (surtout avec les burgondes). Les acteurs sont plutôt à l’aise dans leurs rôles – là encore, à une exception près.

L’intrigue est plutôt intéressante, mais elle résout presque trop de choses d’un coup. Un peu comme si Alexandre Astier craignait de ne pas pouvoir faire les suites prévues.

Il y a quand même deux-trois choses qui me dérangent dans ce film Kaamelott. En fait, c’est surtout le personnage de Lancelot qui, à mon avis, ne colle pas. Ne parlons pas de son costume, qui ressemble à un cosplay de varan albinos.

Le souci, c’est que ça semble se répercuter sur le jeu de l’acteur. Résultat: comme « méchant », il est plus ridicule et pathétique que terrifiant, ou même inquiétant. C’est peut-être voulu ainsi, mais franchement, je trouve ça peu enthousiasmant.

L’autre bémol, c’est les séquences flashbacks sur la jeunesse d’Arthur, qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. En soi, elles ne sont pas inintéressantes, mais elle n’ont pas non plus de rapport avec ce qui se passe dans l’histoire principale.

Ces défauts n’ont pas gâché mon plaisir, mais disons que ça limite un peu mon enthousiasme sur ce premier volet de Kaamelott, version cinématographique.

Bonus: la bande-annonce

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