Judas Priest: Invincible Shield

Alors oui, les groupes de prog-metal ouzbeks ou le zeuhl des Âges Obscurs, c’est bien, mais il y a un moment où il est bon de s’intéresser aux valeurs sûres, comme par exemple Judas Priest, qui vient de sortir un nouvel album intitulé Invincible Shield.

Quand je parle de « valeur sûre », il faut voir que Judas Priest existe depuis 1969. Presque depuis autant de temps que moi, c’est dire! C’est un des groupes fondateurs du heavy-metal tel qu’on le connaît aujourd’hui, autant pour la musique que pour les côtés visuels, et sur cet album, ils sont fermement ancrés dans cette tradition.

Invincible Shield est le dix-neuvième album du groupe, Il compte quatorze pistes plutôt courtes – seul le morceau-titre dépasse les six minutes et il dure un peu plus d’une heure.

Je ne vais pas vous dire que Judas Priest et moi, c’est une longue histoire. En fait, c’est plutôt une histoire courte et lointaine. Je m’étais intéressé au groupe à la fin des années huitante, avec Turbo et Ram It Down; je les avais même vus en concert à l’époque (et c’était un des pires concerts de ma vie, mais ce n’était pas de leur faute: la salle avait un son poucravissime). Et… c’est tout.

C’est un peu sur un coup de tête que j’ai acheté ce nouvel album, Invincible Shield: il était dispo à La Citadelle, mon bar-metal préféré, et j’avais vu avant la chronique très enthousiaste du Doom Dad. Et en l’écoutant, j’ai eu l’impression que les trente-cinq dernières années n’avaient pour ainsi dire pas eu lieu.

Judas Priest propose donc un heavy-metal qui rappelle la New Wave of British Heavy Metal. C’est classique, c’est basique, c’est blindé de mélodies accrocheuses en diable, les soli et duos de guitares sont souvent très impressionnants et l’ensemble est survolé par la voix de Rob Halford, qui elle non plus n’a pas pris une ride.

Invincible Shield est en cela très impressionnant. Là où des groupes du même âge ont parfois tendance à montrer des signes de faiblesse (ou de paresse), Judas Priest est, à mon avis, au même niveau qu’il y a trente-cinq ans.

Par contre, je lui trouve un gros défaut: il est très long. Trop long. Vraiment. Genre, au moins d’un tiers. Tant qu’à faire du metal comme dans les années huitante, ça aurait été une bonne idée de rester dans les mêmes formats qu’à l’époque. J’ai aussi l’impression que la production aurait pu être un poil modernisée.

Soyons clair: le metal « à l’ancienne », de Judas Priest est plaisant, mais pour moi guère plus. Le fait que j’ai l’impression qu’Invincible Shield aurait littéralement pu sortir juste après Ram It Down est à la fois une bonne chose, mais aussi un peu décevant. C’est clairement loin d’être un mauvais album, mais c’est un style qui ne me parle plus autant qu’avant.

Bonus: la vidéo du morceau-titre:

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3 réflexions au sujet de “Judas Priest: Invincible Shield”

  1. Je trouve effectivement qu’il y a un problème entre vouloir faire moderne en prod (basses plus marquées) et format et rester sur du classique pour le style. Sinon rien à rajouter. Ca me parle… au passé.

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  2. C’est loin d’être leur meilleur album à mon goût (même s’il est bon), mais j’aurais pas cru lire ce genre de billets ici un jour… 🙂

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