« Jack Glass », d’Adam Roberts

Jack Glass est un meurtrier, aucun doute là-dessus. Le héros éponyme du roman d’Adam Roberts a, si l’on en croit sa légende, tué des millions de personnes à travers l’espace. Et il porte en lui un secret qui menace l’humanité entière.

Recommandé par Lune, ce roman de science-fiction se lit en fait comme une suite de trois mystères « policiers »: une évasion impossible, un meurtre impossible et un mystère en chambre close. Le tout est raconté par une personne, dont l’identité n’est révélée qu’à la fin de l’ouvrage et qui, selon ses propres termes, « docteurwatsonne » l’histoire.

On peut d’ailleurs voir ce roman comme une succession de trois novellas. Dans la première, sept prisonniers sont lâchés sur un astéroïde avec le strict minimum pour survivre. Ils sont censés y rester onze ans et aménager le caillou. Comme toutes les histoires de prison, c’est une histoire brutale, voire trash, surtout dans sa conclusion, mais elle a le mérite de poser les grandes lignes de l’univers et le personnage central.

La deuxième nous emmène à l’autre bout de l’échelle sociale, au sein d’un des clans majeurs de la société, pour y suivre deux jeunes femmes en vacances sur Terre – jusqu’au moment où un de leurs serviteurs est assassiné.

C’est le gros morceau du roman, un épisode charnière qui décrit plus en avant cette société interplanétaire dominée par des clans qui sont entre le crime organisé et l’oligarchie. C’est celui qui pose l’enjeu central du roman, une découverte qui pourrait tout aussi bien libérer toute l’humanité et ses milliers de milliards d’habitants, ou anéantir tout le système solaire.

Quant au troisième, le plus court, c’est un meurtre en huis clos dont la conclusion est particulièrement bien fumée. Il nous emmène dans les bas-fonds de cette humanité spatiale, une version bidonvillisée à l’extrême de The Expanse, et également à la découverte du personnage au centre de ces trois histoires, Jack Glass.

Sous ses dehors de pastiche de mystère policier, Jack Glass est un roman de science-fiction qui pose pas mal de questions intéressantes sur notre monde, sur les conséquences d’un capitalisme à outrance et sur certaines découvertes scientifiques qui peuvent tout aussi bien élever une civilisation jusqu’aux étoiles que la vaporiser.

J’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire au début, la faute à ce premier chapitre très brutal. Mais pour le reste, avec Jack Glass, Adam Roberts nous propose une histoire très fouillée dans un contexte qui ne l’est pas mois, avec en prime des personnages très attachants. Peut-être pas le livre de l’année, mais de la très bonne science-fiction.

Hormis Lune, précédemment citée, d’autres avis chez Le Bélial, Le Chien critique et Blackwolf.

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