Le mot-clé de ce titre, c’est “demain”; comme dans “demain, j’arrête de fumer”. C’est sans doute évident pour la plupart d’entre vous, lecteurs qui êtes (par définition) intelligents (puisque vous me lisez), mais je préfère être clair, quitte à me casser mes effets. Or donc, j’en ai un peu marre de Facebook. Pas l’outil; je reste persuadé que l’idée globale d’un réseau social est amusante et, osons le dire, intéressante au-delà de l’anecdotique.

C’est la corporation derrière qui m’agace et, plus précisément, ses dernières manœuvres visant à limiter la publication des messages des utilisateurs en vue d’un monnayage d’une audience plus répandue. En gros, désormais, quand on met à jour son statut ou qu’on publie une photo de chat (au hasard), cette nouvelle publication n’est plus visible par tous ses amis, mais par un petit nombre, choisi arbitrairement par Facebook, qui propose d’augmenter ce nombre en payant une somme en proportion.

En français, l’écrivain Lionel Davoust en parle et Ars Technica a une analyse plus factuelle du bazar, en anglais.

C’est agaçant et ça s’ajoute à la liste déjà longue des facebouqueries sans-gêne. Ce n’est pas le fait de payer qui me dérange: si Facebook proposait une version payante sans pub, à un tarif raisonnable (genre €50 par an), je pense que je serais prêt à raquer. Mais si ça continue à impliquer ces petites manœuvres mesquines à base de changements furtifs de politique de confidentialité et de modifications de réglages personnels, je suis beaucoup moins d’accord.

Sans aller jusqu’à dire que j’ai besoin de Facebook… non, ne nous leurrons pas: j’ai besoin de Facebook, mais un peu comme le junkie a besoin de sa came. J’assume, mais, pour continuer la métaphore, autant s’envoyer en l’air avec des produits sains et là, Facebook commence à couper sa marchandise avec des trucs vraiment pas frais. Donc, j’en ai besoin, mais pas tant que ça. Donc, sevrage. Ou plutôt, produits de substitution.

Dans le cas présent, les produits sont Google+ et Diaspora. J’ai déjà passablement daubé sur le second récemment, mais force est de constater que, dans le concept, c’est un peu l’idéal: open source, décentralisé, sans pub… dommage que l’exécution pêche. Oui, je sais que c’est censé être une version 0.0xyz, mais ça fait plus de deux ans que c’en est là. Au passage, je recommande la lecture d’un billet récent de Ploum sur la question des services centralisés et des logiciels libres.

Google+, c’est déjà plus du sérieux, en matière de conception et de développement. Le système des Cercles pour classer ses contacts est beaucoup plus malin que tout ce que Facebook a tenté de mettre en place (ce qui n’est certes pas très difficile) et il y a pas mal d’outils très malins. Et, pour le moment, pas de pubs.

Par contre, c’est du Google, c’est-à-dire une corpo qui ne peut pas vraiment donner des leçons d’éthique à qui que ce soit, c’est centralisé et, question API (et, du coup, interconnexion avec des services extérieurs), c’est un peu la galère. En plus, comme tout le monde est sur Facebook, ce n’est pas exactement la grande foule.

Cela dit, c’est une foule qui est suffisamment grande pour mes besoins: il semble que Google+ est déjà un sérieux repaire de rôlistes et de geeks; le fait que ce réseau soit consciencieusement ignoré par les parents, les kikoolols et les grandes marques est plutôt une bonne chose. Pourvu que ça dure!

Du coup, ces prochains temps – et jusqu’à ce que Google se mette à son tour à faire des facebouqueries, ce qui je le crains n’est une question de temps – vous me verrez sans doute plus souvent et plus activement sur Google+, avec une présence symbolique sur Diaspora (diasp.org, pour être plus précis). Je ne compte pas effacer mon compte Facebook pour autant, juste y être moins actif.

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