Ça fait maintenant un bon bout de temps que suis sur Tipeee, la plateforme de mécénat participatif. C’est même ma principale source de dons, et de loin. C’est pourquoi je suis un peu embêté à l’idée de devoir vous déconseiller de l’utiliser.

Le souci, c’est que Tipeee est devenue une des sources de financement préférées des racistes, des antisémites et, plus généralement, des fascistes. Et que ça n’a pas l’air de particulièrement déranger les fondateurs du site.

Je ne sais pas pour vous, mais je ne suis pas super-enthousiaste à l’idée de partager une plateforme qui soutient ouvertement cette engeance. Alors oui, c’est aussi le cas de Facebook, mais je ne faisais déjà plus d’illusion que c’est un feu de poubelle hors de contrôle. Et il n’y a pas vraiment d’alternative.

Avec Tipeee, si: par exemple, Liberapay, uTip et Patreon – où j’ai récemment ouvert une page créateur. Je suis également présent sur Flattr et Ko-fi, mais au vu de l’activité de ces plateformes, je ne les conseille pas vraiment non plus. C’est pourquoi j’invite ceux qui me soutiennent et qui le peuvent à changer de crèmerie.

Au reste, je ne me fais pas beaucoup d’illusions: Patreon, par exemple, a une histoire compliquée face aux contenus « pour adultes » (voir aussi OnlyFans, qui a fini par faire marche arrière après la bronca d’un peu tout le monde).

Quelque part, c’est une question plus générale qu’on devrait se poser: jusqu’où peut (et doit) aller la « neutralité » d’une plateforme par rapport aux contenu?

C’est une question qui est de plus en plus prégnante, surtout quand on considère la prolifération des lois, dites « antiterroristes », et qui contiennent des articles sur la suppression de contenus dans des temps records sous peine de lourdes amendes.

Mais aussi – surtout, peut-être – ce sont des plateformes qui sont uniquement régies par des règles contractuelles. Ces règles sont souvent très opaques et susceptibles de changements sans négociation possible. Qu’est-ce qui nous garantit que, demain, nos créations y auront encore leur place?

Image: Lea Latumahina, via Flickr, sous licence Creative Commons, partage dans les mêmes conditions (CC-BY-SA)

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.