Ce week-end, je me suis embarqué pour Bordeaux et la convention Gare aux Dragons organisée par le club Dragons, Trésors et Contes et tant pis pour mon bilan carbone ! Il faut dire que Bordeaux doit être un des coins où il y a le plus de joueurs de Tigres Volants et pas mal de gens que je connais depuis un moment, des forums et d’ailleurs. J’y suis bien reçu.

Bon, la logistique fut un peu complexe : déjà, après mon expérience aéronautique d’il y a deux ans, j’avais plutôt choisi le train. Ce qui a un défaut : si, dans l’absolu, la distance à vol d’oiseau entre Genève et Bordeaux est de l’ordre de 600 km, la métrique SNCF – qui implique que tout passe Paris – résulte plutôt en un voyage de 1 200 bornes. Soit sept heures de train et une heure de transit parisien pour changer de gare – ceci sans compter les retards (note pour plus tard : Gare Montparnasse – Gare de Lyon en quinze minutes, c’est possible).

Il y a eu aussi le logement sur place. L’hospitalité bordelaise étant ce qu’elle est, j’ai pu loger chez l’habitant, mais ça ne s’est pas fait de façon simple et j’ai eu à sillonner le pavé – littéralement – avec l’armoire normande à roulette qui me sert de valise pendant un bon bout de temps avant de trouver un lit où m’effondrer. Par courtoisie, je passerai sous silence les interruptions de sommeil à trois heures du matin pour cause de copain bourré…

Mais je pinaille ; j’ai beau m’autoproclamer vieux con et petite chose fragile, les plans canapés chez l’autochtone ne se situent pas dans un passé si lointain qu’ils soient menacés par mon Alzheimer galopant. Been there, done that, lost the t-shirt. Et puis je ne suis pas venu pour écrire une annexe de guide touristique, mais pour faire du jeu de rôle.

Et de ce point de vue, bien ! Autant mes deux dernières tables étaient clairsemées, autant j’ai eu droit ce week-end à l’affluence des grands jours, avec deux parties à six joueurs. À la réflexion, ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça : ce n’est pas vraiment évident à gérer, surtout dans une salle raisonnablement bruyante, à côté du bar.

Le scénario était encore « L’héritage », qui fonctionne toujours aussi bien, mais pour lequel je devrais commencer à songer à réfléchir à un remplacement, ne serait-ce que pour me changer aussi un peu les idées. Le truc amusant, c’est qu’avec un groupe de « grande » taille, les joueurs ont moins tendance à chercher les solutions subtiles : le nombre faisant sans doute la force, ils ont plus tendance à aller chercher la confrontation.

La première table a eu la bonne idée de faire jouer à fond les relations de leurs personnages prétirés pour obtenir des renseignements et un complément de force de frappe dans l’assaut sur l’entrepôt, ce qui me fait penser qu’il faudrait que je révise le système de contacts et de relations pour être un peu plus intuitif. La seconde équipe, plus dissipée par ailleurs, y est plus allée la fleur au fusil, façon « on improvise sur place », ce qui leur a valu des idées bien idiotes (utiliser une grue de chantier pour balancer la voiture d’escorte à la baille) et beaucoup d’effets pyrotechniques.

Ce qui m’amuse toujours autant, c’est comme il est facile de frustrer les rôlistes qui pensent encore en terme « Donj’ » (ou meuporgue) et ont un fétichisme hypertrophié du substitut phallique – en d’autres termes ceux qui veulent des gros flingues – et qui se jettent sur les poches du premier cadavre venu. Vous allez rire : Tigres Volants, avec son système de niveaux sociaux et ses mondes qui limitent l’usage des armes, ne fonctionne pas ainsi et ça les frustre beaucoup. Alors, oui, je sais que c’est un peu mesquin, mais que voulez-vous : ce sont mes petites joies de déhemme.

À côté de ça, la convention a également été l’occasion de papoter avec les joueurs locaux, mais également avec le sieur Xaramis, venu en (presque) voisin, ainsi qu’avec Patrick des Ludopathes (éditeur d’Oikumene, d’Aventures dans le monde intérieur ou de la version française de Talislanta, entre autres). On refait le monde, on se raconte ses anecdotes d’ancien combattant et on se dit que c’était mieux avant, sauf qu’en fait non.

Entre autres papotages, j’ai pu ainsi trouver parmi mes joueurs du week-end un nouveau testeur pour la campagne lupanar – ce qui doit maintenant faire cinq groupes, sans compter le Tigres Volants Canal Historique.

Donc, un grand bravo et un non moins grand merci aux organisateurs, qui en plus ont toujours des idées amusantes d’animation extra-parties (mention spéciale au jeu « Un dernier ver pour la poutre », qui doit être une des façons les plus éhontées pour inciter à la consommation – même si elle semble surtout fonctionner sur un seul joueur). Merci également de m’avoir initié au concept d’after-convention ; je ne suis pas certain que mon cycle de sommeil s’en remettra, mais c’était sympa.

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