C’est par la bande que j’en suis venu à me rappeler de Earth Inferno, l’album live des Fields of the Nephilim, sorti en 1991. À l’origine de ce live, l’album Elizium de 1990. Même si, techniquement, on se trouve déjà dans les nineties, on en revient toujours à la-décennie-qu’il-ne-faut-pas-nommer, si détestée par une certaine catégorie de zigotos de mon âge, ou peu s’en faut, qui n’en ont retenu que Duran Duran ou Cindy Lauper.

Et pourtant! Quelle putain de claque que cet énormissime live! Énorme déjà par une durée qui tutoie les quatre-vingt minutes – une sorte de record pour l’époque – et, surtout, par la musique. Elizium est une sorte d’aboutissement dans la – courte – carrière des Fields of the Nephilim, un album mature, atmosphérique et sombre; Earth Inferno en est son prolongement scénique et, pendant longtemps, le chant du cygne du groupe.

Je crois sincèrement qu’il s’agit d’un des meilleurs albums live que je connaisse, principalement parce qu’il transcende les versions studio des morceaux: plus sombres, plus agressifs, plus vivants. Pour s’en convaincre, jetez une oreille sur la vidéo de “Sumerland”. Alors certes, on peut ricaner sur la tenue et l’outrance théâtrale des musiciens (les années 80, encore et toujours), mais ça ne change rien au pur génie de ce morceau.

Sans les Fields of the Nephilim, aurait-on eu le post-rock? Je suis peut-être le seul à entendre une filiation, mais ça n’ôte rien au mérite intrinsèque de cet album.

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