Je maintiens: il existe une école de metal progressif spécifique à l’Australie (et peut-être aussi à la Nouvelle-Zélande). Preuve en est Ebonivory et son nouvel album, The Long Dream I, découvert via le double patronage de leurs compatriotes de Caligula’s Horse et d’Angry Metal Guy – excusez du peu!
Originaire du sud de l’Australie, à une centaine de kilomètres de Melbourne, Ebonivory propose un metal progressif de type djent mélodique, avec un accent mis à la fois sur l’énergie et sur l’accessibilité. Ce qui, à mon avis, constitue la « marque de fabrique » de l’école australienne: un côté power-pop-djent.
Avec treize pistes et une durée d’une heure, The Long Dream I n’est pas un petit album. La plupart des compositions sont des titres courts et percutants, droit au but, entre quatre et cinq minutes. Seuls trois titres plus courts, entre deux et trois minutes, et les deux derniers, avec près de sept et neuf minutes, sortent de ce format.
Ebonivory évolue ici dans un style qui me rappelle un peu Audrey Horne, pour la voix, et beaucoup TesseracT pour le côté mélodjent. Il y a quelques moments de growl, mais le chant est le plus souvent en clair.
Ce qui est assez déroutant, c’est avec quelle facilité le groupe passe d’un style à l’autre, parfois au sein d’un même morceau, sans que ça fasse « gros patchwork bordélique ». Une piste comme « Persist » est un assez bon exemple, mais il y en a pas mal d’autres, comme les très tesseractiens « Window Man » et « Explosions After Dark ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Ebonivory ne manque pas d’énergie. Même si The Long Dream I est un album qui a ses passages plus calmes, comme autant de respirations, il laisse une impression de mode full-patate enclenché en permanence. Combiné avec les variations sus-mentionnées, l’ensemble a un côté « montagnes russes » plutôt joyeux.
Ebonivory ne signe peut-être pas ici l’album de l’année, mais The Long Dream I est franchement enthousiasmant. Il mélange avec bonheur prog, metal et pop, sans rien renier des trois genres en question.
Bonus: la vidéo de « Persist »
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