La sortie du film Dune a tout du passage obligé pour tout ce qui ressemble à un geek plus ou moins fan de science-fiction. Il était attendu comme le messie (ha ha) par le fandom. J’avoue, sans aller jusqu’à dire que j’y suis allé à reculons, je n’étais pas super enthousiaste. Mais j’ai été déçu en bien.

Avant toute chose, je dois préciser que je n’ai jamais lu les bouquins de Frank Herbert. Pour être plus précis, j’ai dû lire quelques chapitres du premier, il y a une trentaine d’années, dont je n’ai aujourd’hui aucun souvenir. J’ai vu le film de David Lynch, qui est un film de science-fiction des années huitante à peine plus kitschouille que la moyenne.

J’ajoute que, de Denis Villeneuve, je n’ai vu que le Blade Runner 2049, qui m’avait laissé une impression mitigée, mais globalement positive. Je suis donc venu à ce film avec à peu près aucun affect particulier, en craignant vaguement de m’emmerder pendant deux heures, mais ni plus, ni moins.

Premier point à noter: ce film est une « première partie »; c’est indiqué au début, mais ce n’est pas écrit gros et ça ne reste pas longtemps à l’écran. Donc, oui, ça finit bizarrement, mais c’est surtout parce que ça ne finit pas vraiment. Il y devrait y avoir une suite, ou deux si on en croit les rumeurs.

Ce qui explique un des points négatifs de Dune: il y a un rythme bizarre, avec un début plutôt lent, une partie centrale où un peu tout explose, et une fin aussi un peu lente.

Il compense avec des visuels très impressionnants, appuyés par une bande-son très travaillée. Plus que la musique, ce sont les effets sonores qui sont sur le devant – parfois au point d’écraser le spectateur. Je suppose que c’est voulu: une grande partie des visuels jouent sur le contraste entre une architecture cyclopéenne et brutaliste – y compris pour les vaisseaux et les paysages – et des silhouettes humaines et des ornithoptères fragiles.

Les personnages sont plutôt intéressants, servis par un contexte complexe, développé de façon subtile. Disons qu’avec le peu de connaissances que j’avais du bazar, je ne me suis jamais senti complètement perdu.

J’ai par contre été frappé par le faible nombre de personnages féminins « forts ». Là où les films de SF récents – même les adaptations d’œuvres de la même époque que le Dune de Frank Herbert – font des efforts pour mettre en avant des combattantes, ici on a vraiment l’impression que la guerre est purement une affaire de mecs. Ce n’est pas gênant, mais c’est surprenant.

En tant que film de science-fiction, Dune fait le job, Il propose un univers avec une identité visuelle et sonore très travaillée, qui soutiennent une histoire honnête et des personnages intéressants. C’est parfois lent et ça finit un peu en queue de poisson parce qu’en vrai, ça pose surtout les bases pour la suite.

Les bases en question sont plutôt bonnes, du coup je pense que j’irai voir la suite. Probablement BIEN AVANT de lire les bouquins.

Bonus: la bande-annonce:

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