Avertissement préalable à ceux qui n’aiment pas ça (et aux autres aussi, mais pas pour la même raison): avec Murmuration, de Darius, ce présent blog entre dans une séquence post-rock assez conséquente.
Or donc, Darius est une formation suisse, originaire de la ville de Bulle, dans le canton de Fribourg et qui se définit comme post-hardcore et noise. C’est heureux que je ne me sois pas arrêté à cette seule description, parce que leurs compositions instrumentales sont nettement plus subtiles que ce descriptif ne le laisse penser.
Murmuration n’est pas un album très long: trente-sept minutes, six pistes entre cinq et huit minutes. On est presque à la limite de l’EP, mais en fait, c’est juste la bonne longueur.
C’est via un service de presse que j’ai découvert cet album, mais Darius et moi, on se connaît depuis un certain concert de mai 2018 à l’Usine. J’avoue qu’on s’est un peu perdu de vue, la faute à une forme de désamour personnel envers le genre.
L’avantage de ce genre de break, c’est qu’il me permet d’écouter cet album avec des oreilles relativement neuves. Et si, en apparence, Darius a tout du groupe de post-rock instrumental lambda, il a cependant quelques atouts qui méritent qu’on s’y attardent.
Déjà, un son de guitare très grunge – très noise, je suppose. C’est de la grosse disto bien râpeuse que voila! Il y a également dans les compositions une énergie impressionnante, une intensité, limite une urgence. Et puis, au-delà du mur de son – ou du mur de bruit, c’est selon – il y a des sonorités subtiles, des fils mélodiques qui s’insèrent entre la trame saturée des guitares.
Alors, certes, globalement, on est en droit de dire que Darius ne réinvente pas le post-rock. Mais il lui insuffle suffisamment d’idées nouvelles, de sonorités inhabituelles et de puissance pour qu’on se laisse emporter par cette coulée de son qui emporte tout sur son passage.
Je ne m’attendais pas à grand-chose avec Murmuration et, pour rester dans l’helvétisme le plus profond, je dois avouer que je suis déçu en bien. C’est un chouette album que je vous recommande, il est notamment disponible à l’écoute sur Bandcamp. Et je devrais vous reparler du groupe plus tard dans le mois, car je compte aller les voir au Château de la Sarraz.
Bonus: la vidéo en live-session de « Norbert »
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