« Cimqa », d’Auriane Velten

Dans un avenir proche, un événement incompréhensible donne à certaines personnes accès à une forme de magie. Quelques décennie plus tard, cet événement a donné naissance à la cimqa, un divertissement ultraréaliste basé sur la matérialisation de l’imaginaire. C’est cette Cimqa qui donne son nom au roman d’Auriane Velten.

Cimqa est un roman qui m’a quelque peu dérouté par sa forme. Les chapitres alternent entre deux protagonistes quasi-homonymes: Sarah, une enfant qui découvre à la fois la dimension imaginaire et ses propres pouvoirs, et Sara, créatrice de cimqa, qui vit de son art.

Le lecteur que je suis subodorait qu’entre les deux personnages, ils y avait un lien, sans arriver à mettre le doigt dessus. Et il faut attendre les toutes dernières pages pour saisir le fond de l’histoire.

Quelque part, c’est brillant. Auriane Velten joue sur cette ambiguïté tout au long de son histoire suffisamment bien pour que la surprise fonctionne. Mais ce jeu rend le reste du bouquin un peu abscons. On y suit l’enfant, devenue jeune femme, dont les découvertes vont être détournées contre son gré. Et aussi l’artiste tourmentée par un travail certes gratifiant, mais subordonné à des impératifs commerciaux aliénants.

Mais quelque part aussi, c’est frustrant. J’ai passé la plus grande partie de Cimqa à me demander où cette histoire m’emmenait. Il faut dire que plutôt qu’une intrigue, on a des tranches de vies autour des deux protagonistes. Il y a assez peu d’action et si, c’est plaisant à lire, ce n’est pas toujours enthousiasmant.

Du coup, Cimqa est un roman qui se transcende dans sa révélation finale. Mieux vaut être prévenu. 

Si c’est un texte qui parle de la création – et aussi un peu, par la bande, de questions LGBT+. – son thème principal, qui pourrait se résumer par « si la magie revenait, combien de temps avant qu’elle ne soit commercialisée et militarisée? », est plutôt intéressant et bien traité.

Au final, ce n’est pas la magie, le problème; c’est le capitalisme.

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4 réflexions au sujet de “« Cimqa », d’Auriane Velten”

  1. « si la magie revenait, combien de temps avant qu’elle ne soit commercialisée et militarisée? » : cette citation devrait servir de bandeau rouge au livre.

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