On va encore dire que je me fais une crise de la quarantaine, mais je pense sérieusement abandonner à la fin de l’année 2012 l’adresse électronique chez Span.ch que je trimbale depuis maintenant plus de quinze ans. J’ai encore un peu de temps, c’est vrai, mais c’est une adresse que j’ai donc utilisé depuis très longtemps et qui sert de “clé” sur un grand nombre de sites et pour un nombre plus restreint (mais bien concret) de licences.

Alors pourquoi changer? C’est principalement une question de sous: à l’époque (XXe siècle, dinosaures dans la prairie, tout ça), Span était mon fournisseur d’accès à Internet. Depuis, la compagnie a fait faillite et a été reprise par une autre société en Suisse alémanique, qui me fait payer environ cent cinquante francs suisses par an pour la seule boîte aux lettres. C’est cher. C’est surtout cher pour un service que, certes, j’utilise beaucoup, mais que je paie également ailleurs et que je n’utilise pas.

Donc, changement. Je ne sais pas encore quelle sera ma “nouvelle” adresse, mais je pense en fait utiliser un certain nombre de redirections pour faire tout aboutir sur une seule adresse – probablement sur GMail qui a l’avantage d’être en cloud et d’avoir un antispam solide, à moins que j’utilise celle de iCloud. Le plus dur ne sera sans doute pas de prévenir mes contacts du changement, mais plutôt d’assurer la continuité des sites et services associés à cette future ancienne adresse.

En fait, je touche ici un peu du doigt à une problématique qui va s’avérer cruciale pour les temps à venir: la pérennité des services Internet. Je comprends de mieux en mieux la position de certaines personnes, comme Sebsauvage, qui transfèrent un maximum de services loin des sites commerciaux vers des solutions open-source auto-hébergées. Il y a certes la question des politiques de confidentialité qui, suivant les compagnies, sont un bel oxymore, mais également la question de savoir ce qu’il advient de ses données si le site vient à calancher (ou à être racheté par un concurrent encore moins scrupuleux).

Étant pour ma part une quiche en administration de systèmes (j’arrive à me débrouiller avec WordPress, mais c’est limite), je doute arriver un jour au même degré d’indépendance. Comme je l’avais déjà expliqué précédemment, le choix entre indépendance et confort n’existe pas quand on n’a pas les compétences (ou les moyens techniques) pour gérer les outils ad hoc.

(Image par Gary Kemble via Flickr sous licence Creative Commons non commerciale share-alike)

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.