Lunatic Soul: II

Et voici le deuxième album de Lunatic Soul, le projet solo de Mariusz Duda, et c’est toujours aussi bien. Comment, vous ne savez pas qui est Mariusz Duda? Le chanteur-compositeur du groupe polonais Riverside? Comment, vous ne savez pas qui est Riverside? Dehors!

Bon, maintenant qu’on est entre gens de bonne compagnie, parlons un peu de ce deuxième album, toujours sans titre et baptisé par la presse, selon les cas, II ou The White Album (la pochette étant l’inverse de celle du précédent).

Oubliez toute idée de rupture, on est ici dans la continuité du premier, un album de rock progressif atmosphérique aux ambiances mélancoliques et aux sonorités moyen-orientales (peut-être l’influence du batteur d’Indukti?). Par moment, on dirait une version masculine de Lisa Gerrard ou de Loreena McKennit croisée avec du Porcupine Tree dépressif.

Bon, c’est vrai que, dit comme ça, ça a le côté enthousiasmant d’un documentaire sur un orphelinat pendant la Grande Dépression, mais bon, d’une part, les gens qui connaissent Riverside savent que l’ami Mariusz n’est pas musicalement le plus joyeux des drilles, mais aussi que, quand il s’agit de composer de la belle musique (mais triste), il ne craint pas grand-monde.

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Transatlantic: Whirld Tour 2010

Je sais que ça ne fait pas très longtemps que je vous avais parlé de The Whirlwind, le nouvel album du supergroupe Transatlantic; ceux qui connaissent bien les bestiaux en question n’en seront pas étonné, le live de la tournée vient de sortir sous le titre Whirld Tour 2010. Et, comme toujours, ça ne fait pas semblant: j’ai acheté la version la plus dépouillée, celle qui ne contient que trois CD…

En plus du quatuor habituel – Neal Morse, Peter Trewavas, Roine Stolt et Mike Portnoy – s’est ajouté à cette affiche de rêve personne de moins que Daniel Gildenlöw (Pain of Salvation). Et autant l’album studio m’avait laissé un peu dubitatif, autant cette version live me donne l’envie de me mordre les doigts de ne pas les avoir vus en concert.

D’autant plus que, si j’en juge par certains témoignages (pas vrai, Ghislain?), les plus de trois heures de musique que représentent ces trois CD ne forment pas forcément l’intégralité d’un concert de Transatlantic. Bah oui, ça ne fait vraiment pas semblant!

En plus du fait que ce triple album représente trois heures de musique, il représente surtout trois heures d’excellente musique et reflète, comme le précédent album live du groupe, le côté débridé des concerts de Transatlantic, comme les interactions avec un public londonien conquis d’office – mais qui se fait quand même gentiment chambrer par le groupe, qui s’arrête en plein milieu d’un morceau pour lui demander de faire plus de bruit.

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Animals As Leaders

Il est rare que des recommandations musicales m’arrivent du forum rôliste Antonio Bay, mais, dans ce cas, ce premier album éponyme du groupe américain Animals As Leaders déniché par Sevoth est une trouvaille de premier choix.

Formée autour du prodigieux guitariste Tosin Abasi, cette formation produit un métal progressif instrumental très technique qui époustoufle par sa virtuosité. Ses deux collègues, Javier Reyes (guitare) et Navene Koperweis (batterie) sont loins d’être des manches, non plus.

Commencez donc – comme je l’ai fait – par mater la vidéo de “CAFO” sur leur site mySpace et vous allez comprendre ce que je veux dire. Allez-y, je vous attends; n’oubliez pas vos dents en revenant.

Animal As Leaders, c’est un métal extrême, comparable en cela à des groupes du genre Spiral Architect ou d’autres abominations du genre, mais en beaucoup plus abordable pour l’oreille humaine non entraînée. Ça part beaucoup moins dans tous les sens, c’est une folie contrôlée, avec méthode.

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Pure Reason Revolution: Hammer and Anvil

Il fallait s’y attendre: Hammer and Anvil, nouvel album des Britanniques de Pure Reason Revolution, continue sur la lignée de Amor Vincit Omnia et s’oriente plus vers un électro-rock que vers le rock progressif de leurs débuts. Oh, certes, les envolées lyriques polyphoniques façon opéra-rock des années 1970, sont toujours présentes, mais elles sont clairement en retrait par rapport à la tonalité générale de l’album.

C’est somme toute assez surprenant comme virage en guère plus de trois albums, si on ne s’y attend pas; cela dit, ceux qui comme moi suivent le groupe depuis (presque) ses débuts avec The Dark Third seront moins étonnés: les premières pulsions électro se retrouvent dans le Live at nearFEST et se confirment rapidement. En fait, si j’étais méchant, je dirais que ce qui est le plus surprenant est de voir un groupe de rock progressif évoluer tout court.

Je dois avouer avoir quand même eu comme un doute à l’écoute du premier morceau, “Blitzkrieg”, qui est quand même très, très électro et ne ressemble pas du tout à du Pure Reason Revolution classique. Les choses reviennent vers un semblant de normalité avec les morceaux suivants, même s’il ne faut pas attendre très longtemps avant de rencontrer un “Last Man, Last Round” qui tabasse.

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Allen-Lande: The Showdown

Retour aux bases. S’il fallait trois mots pour résumer ce The Showdown du duo Jørn Allen – Russell Lande, ce seraient bien ceux-là. Ici, point de symphonique à grand spectacle avec orchestre de 200 musiciens ou de progressif alambiqué avec douze changements de rythme à la seconde: on donne dans le heavy-métal mélodique, façon hard-FM de nos folles jeunesses. Au reste, la pochette de Rodney Matthews (Magmum, Asia) annonce la couleur, si je puis dire – pas forcément très heureuse, stylistiquement parlant, mais très dans l’ambiance.

Les duettistes de cet album ont du reste un casier plutôt chargé: Jørn Allen joue avec Masterplan et Yngwie Malmsteem et Russell Allen est membre de Symphony X. Associés au guitariste Magnus Karlsson et au batteur Jaime Salazar, leur troisième album compense une absence quasi-totale d’originalité par une énergie débordante et un savoir-faire évident en matière de mélodies imparables et fignolées aux petits oignons.

Ce qui est vraiment impressionnant, c’est la facilité avec laquelle le duo enchaîne les tubes potentiels: que ce soient “The Showdown”, “Judgement Day”, “Turn All Into Gold”, “We Will Rise Again” et autres “The Guardian”, ça déboule comme à la parade. Même des morceaux moins pêchus, comme “Bloodlines” ou “Copernicus” ont toujours un ou deux petits trucs qui tapent juste là où il faut (probablement au niveau de la glande qui contrôle la nostalgie des années 1980).

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Star One: Victims of the Modern Age

Le métal cinématographique de Star One revient, avec Victims of the Modern Age, et on est content. Pas beaucoup plus, mais content quand même.

Star One est un des quarante-sept (au moins) projets d’Arjen Anthony Lucassen, compositeur-instrumentiste déjà présent dans Ayreon ou Guilt Machine. Musicalement, c’est du métal symphonico-progressif sympathique, mais un chouïa pompeux et pas toujours très inspiré.

Le concept central de Star One, c’est de composer des morceaux inspirés de classique du cinéma de science-fiction. Le premier opus était solide (paru en 2002), avec des chansons inspirées de Dune, Star Trek ou Stargate; Victims of the Modern Age part sur un thème plus sombre, le post-apocalyptique. Les inspirations sont à piocher du côté de Matrix, Serenity, 12 Monkeys ou Terminator; reste à deviner en quoi Serenity (pour donner un nom au hasard) est du post-apo, mais c’est une autre histoire.

Musicalement, il ne faut pas s’attendre à une révolution: ceux qui connaissent le premier album sont en terrain connu et même archibalisé, les autres vont trouver dans Victims of the Modern Age le métal progressif symphonique typique des productions de Lucassen. Il y a peut-être huit ans entre les deux albums, mais les différences de style sont académiques.

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Gazpacho: Missa Atropos

Encore un album de Gazpacho ! Ça devient une manie. Rectification : encore un très bon album de Gazpacho que ce Missa Atropos. Si vous n’aviez pas suivi les quelques épisodes précédents, apprenez que Gazpacho est un groupe de rock progressif norvégien, tendance néo-prog, qui rappelle beaucoup les premiers temps de Steve Hogarth avec Marillion.

Laissons de côté le Night at Lorelei précédemment chroniqué, qui était, comme son nom l’indique, un album en concert : ce Missa Atropos est à rapprocher de Tick Tock et pas seulement parce qu’il s’agit d’un concept-album. OK ; aussi : la cohérence des thèmes musicaux dans les deux albums est évidente et le style musical est très proche. C’est peut-être le seul défaut, d’ailleurs.

Cela dit, Missa Atropos est plus sombre, plus mystérieux, ce qui a sans doute à voir avec son thème: une messe pour Atropos “l’implacable”, la plus âgée et la plus inflexible des Moires, déesses grecques du destin. On retrouve fréquemment, en bruit de fond, quelques extraits d’émissions de ces « number stations » qui mystifie tant les conspirationnistes.

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Be’lakor : Stone’s Reach

Stone’s Reach est le dernier album en date (2009) du groupe Be’lakor, qui pour une fois ne vient pas de l’habituelle Scandinavie, mais d’Australie. Vous allez rire : c’est encore un groupe de death-metal. Ça commence à devenir pathologique et j’en blâme une nouvelle fois La Citadelle pour m’exposer à ce genre de musique. Qui plus est, c’est un groupe de rôlistes, puisque son nom est inspiré en droite ligne de l’univers de Warhammer.

Musicalement, je vous rassure tout de suite : on reste dans la lignée des groupes que j’écoute dans ce style. Le métal de Be’lakor est très mélodique – enfin, aussi mélodique que faire se peut sans devoir rendre sa licence de death-metal : on a quand même droit à la grosse voix qui growle, à la rythmique plombée et aux gros riffs qui poncent.

En contrepoint, on a des compositions très longues (un seul des huit morceaux de Stone’s Reach fait moins de cinq minutes) et très travaillées, rehaussées de claviers et de mélodies de haute volée. Le groupe n’hésite pas d’ailleurs à lancer quelques fausses pistes, comme l’intro faussement paisible de « Venator », première piste de l’album, ou l’instrumental « Husks ».

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The Pineapple Thief: Someone Here Is Missing

Malgré des initiales et un label commun, The Pineapple Thief n’est pas Porcupine Tree et ce nouvel album Someone Here Is Missing est là pour rappeler que s’il y a bien des similitudes entre ce groupe anglais et la bande de Steven Wilson, elles restent bien en-deçà de ce que l’on peut entendre dans des groupes de la même mouvance, dite “post-progressive”.

Au reste, dès les premiers morceaux, on sent qu’on n’a pas affaire à des contemplatifs maniaco-dépressifs. En clair, ça pulse bien dans les chaumières! Les influences de The Pineapple Thief sont également à chercher dans les aspects les plus rock d’Anathema, mais aussi du côté de Muse. Mais ne rêvons pas: il y a certes des aspects plus pop, mais nous n’avons pas ici un concurrent direct issu du Vrai Prog pour la conquête du grand public.

Ou plutôt si: rêvons qu’un producteur ambitieux jette une oreille à Someone Here Is Missing et se dise qu’un “Nothing At Best” a de bonnes chances d’aller chatouiller les oreilles du fan de Muse dans le sens du poil. Imaginons que la patate de “Wake Up The Dead” couplée avec un célèbre réalisateur de clips devienne un succès viral et que la prestation scénique de “3000 Days” devienne l’hymne d’une nouvelle génération.

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L’Escouade: Confidences de mouches

Dans notre série “qui êtes-vous et qu’avez-vous fait d’Alias?” et histoire de faire un contraste amusant avec les deux derniers albums chroniqués, je vais vous parler du groupe suisse L’Escouade et de son album Confidences de mouches, que l’on peut difficilement qualifier autrement que de chanson française.

Enslaved: Axioma Ethica Odini

Si ça continue, vous allez croire que je développe un fétichisme musical hautement suspect pour les groupes de black métal norvégiens, puisque j’ai acheté cet Axioma Ethica Odini de Enslaved en même temps que le Dimmu Borgir. Bon, dans ce cas, Enslaved n’est pas un groupe qui m’était inconnu, puisque j’avais déjà chroniqué leur précédent album Vertebrae.

Car, voyez-vous, Enslaved n’est pas n’importe quel groupe de black métal, du genre à beugler cent cinquante-sept fois “Satan!” en quatre minutes sur fond de guitares sursaturées: c’est du black métal progressif. Ce n’est même pas moi qui le dit, c’est Wikipédia (enfin, la version anglaise; la française parle de “black métal viking”, ce qui signifie sans doute hurler “Odin!” à la place de “Satan!”). Ce qui signifie que s’ils vous atomisent les tympans, c’est avec finesse et recherche (qui ne sont pas les noms des deux guitaristes; je précise, on ne sait jamais).

Autant dire que la comparaison avec l’autre groupe norvégien sus-mentionné ne tient pas très longtemps. Ici, foin de grand orchestre symphonique et de dimension épico-grand-guignolesque: Enslaved, c’est serious metal is serious! D’aileurs, dès les premiers morceaux – “Ethica Odini”, “Raidho” – le groupe donne tout de suite le ton: gros riffs et vocaux mi-growlés, mi-hurlés, en alternance avec une voix plus claire.

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Crystal Palace: Reset

Visiblement, les Allemands de Crystal Palace aiment prendre leur temps: Reset, leur dernier album en date, est le cinquième en seize ans d’existence et vient sept années après leur précédent (si l’on excepte un bidule acoustique sorti il y a à peine quatre ans – une paille!). Bon, en même temps, ce n’est pas un gros problème, ni même une sorte de record (dans cette catégorie, Starcastle va être dur à détrôner).

Par contre, quand on parle d’un groupe qui avait fait une grande partie de sa carrière sur du néo-prog très inspiré de Marillion, ça fait un peu peur. La bonne nouvelle est qu’ils ont su évoluer; la moins bonne, c’est que cette évolution implique principalement de pomper s’inspirer de quelque chose d’un chouïa plus récent, en l’occurrence Porcupine Tree.

Du haut de ses douze minutes, le premier morceau “The Darkest Hour” pose clairement les choses et l’influence porcupinienne. Honnêtement, comme modèle, il y a pire; le seul gros problème est qu’il y a du monde qui tète à cette mamelle et que, dans cet exercice, Crystal Palace ne s’avère pas forcément meilleur que ses concurrents.

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Dimmu Borgir: Abrahadabra

Jusqu’à peu, j’ignorais qu’il existait quelque chose de tel que du black métal symphonique. Grâce à Dimmu Borgir et leur dernier album Abrahadabra, me voici édifié. En même temps, je soupçonne que les genres absurdes sont au métal ce que les fantasmes surréalistes sont au porno (selon la règle 34): dès l’instant où on le mentionne sur Internet, quelqu’un l’a déjà fait.

À vrai dire, je ne pensais jamais acheter un album de ce groupe norvégien, principalement parce que le black métal n’est en règle générale pas ma tasse de thé, ni ma pinte de Guinness ou quelque métaphore de la même eau. Deuxième règle du métal: ne jamais dire jamais. Parce que c’est certes du black métal, mais symphonique. Et pas du symphonique pour rire, mais le modèle avec le gros orchestre de folie.

Musicalement parlant, c’est assez similaire à ce que faisait Therion il y a quelques années, en encore plues emphatique et avec plus de grognements, plus de gros riffs qui tachent, plus de tout, en fait. C’est ce qui m’a le plus frappé à l’écoute de l’album: on a somme toute une musique incroyablement variée, une sorte de mélange de métal, de symphonique à grand spectacle, de growl et de compositions qui s’approchent curieusement du progressif. C’est très travaillé, très complexe, très riche.

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Shakary: Shakary 2006

Il était une fois un groupe de rock progressif suisse qui s’appelait Shakary. Non, pas Shakira: j’ai bien dit rock, progressif et suisse! Jamais entendu parler? Moi non plus, jusqu’à peu. Et pourtant…

Il était une fois un groupe de rock progressif suisse qui s’appelait Clepsydra et qui a produit, entre 1991 et 2002, quatre albums de néo-prog de très haute tenue. Shakary est un projet annexe de trois des musiciens de Clepsydra qui, a la disparition du premier groupe, deviendra un groupe a part entière.

Shakary 2006 est un double CD qui regroupe les deux premiers albums du groupe (Alya et The Last Summer) dans des versions retravaillées et avec des nouvelles parties vocales.

En fait, en écoutant cet album, j’aurais pu me douter de cette filiation: mêmes parties instrumentales en grande partie classiques du genre néo-progressif, avec envolées aux claviers et à la guitare (surtout la guitare, en fait), mêmes parties vocales un ton plus faible et qui plombent un peu l’ensemble.

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Therion: Sitra Ahra

Rentrée riche pour le métal symphonique avec un tout nouvel album de Therion, intitulé Sitra Ahra. Et quand je parle de métal symphonique, dans le cas des Suédois de Therion, ça ne fait pas semblant! En gros, c’est Wagner croisé avec Carmina Burana et tout le monde joue de la guitare ou de la batterie à double grosse caisse — en plus des instruments habituels.

Le truc marrant avec Therion, c’est que c’est un des premiers groupes à s’être lancé dans le gotho-symphonique à grand spectacle, mais à peu près le seul à s’être engagé dans la voie des chants chorals en pagaille. Soit la route semblait tellement casse-gueule que personne n’a osé les suivre, soit ils menacent de rotulectomie tous ceux qui tenteraient de les copier.

Toujours est-il que ce Sitra Ahra est une sorte de retour aux sources. Autant le précédent album, Gothic Kaballah, semblait partir dans de nouvelles directions, autant celui-ci est à rapprocher des Lemuria et autres Secrets of the Runes des temps passés. En d’autres termes, et pour reprendre une expression que je commence à être fatigué d’utiliser ces temps-ci, Therion fait du Therion.

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Angra: Aqua

Pour commencer, un aveu: je n’ai jamais été fan d’Angra. C’est pourquoi la sortie d’Aqua, le nouvel album du groupe de métal progressif brésilien, après quatre ans d’absence, ne m’intéressait à priori que par la bande. Mais bon, mes souvenirs datant de Holy Land – c’est-à-dire d’il y a quinze ans – et les premiers échos étant plutôt positifs, je me suis lancé.

Après plusieurs écoutes, mon impression générale peut se traduire par un “mouais” retentissant. “Mouaibof”, même. Si je ne le savais pas et sur la seule base de mes souvenirs, j’aurais pu jurer qu’Aqua était sorti un ou deux ans après (voir avant) Holy Land. Angra me paraît être toujours engoncé dans les mêmes poncifs de power-métal, rehaussés par une louche de prog et quelques pauvres pépites d’une identité musicale brésilienne qui mériterait d’être bien mieux exploitée pour donner une touche de fraîcheur.

C’est là le drame d’Angra – enfin, surtout le mien vis-à-vis du groupe; si ça se trouve, eux le vivent très bien. Je sens bien qu’il y a du potentiel, mais j’ai l’impression qu’il manque au groupe quelque chose comme une vision commune. Ça se ressent également au niveau de la structure de l’album, qui semble sauter régulièrement du coq à l’âne, stylistiquement parlant.

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Autumn Hour: Dethroned

Dethroned, premier album du groupe américain Autumn Hour, aurait dû me plaire, sauf que non; ce qui nous change du Pendulum précédemment chroniqué, qui n’aurait pas dû me plaire, sauf que si. Car, en théorie, Autumn Hour est un groupe de métal progressif qui tire vers le métal extrême, ce qui n’est pas étonnant, quand on sait qu’un des membres du groupe a également fait partie d’un des précurseurs du genre, Watchtower.

C’est une partie du problème: Watchtower, qui faisait déjà de l’extreme-tech métal dans les années 1980, ne m’a jamais enthousiasmé et je considère son successeur, Spiral Architect, comme étant mon asymptote musicale en la matière: la limite supérieure de ce que je peux supporter dans la catégorie. Comme Autumn Hour hérite d’à peu près les mêmes tendances hystérico-suraigües que son ancêtre, ça commence mal.

La deuxième partie du problème est que cet album n’est absolument pas cohérent. Ce qui est d’autant moins une bonne nouvelle que la page officielle du groupe prétend qu’il s’agit d’un concept-album (su r le thème de la Singularité, rien de moins). On a des bouts qui font certes métal prog, d’autres qui font métal plus classique et des trucs qui font penser à du hard-FM mal dégrossi. À tel point que j’ai presque l’impression d’avoir trois groupes différents sur le même album.

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Oceansize: Self Preserved While the Bodies Float Up

Avec un peu d’expérience, le mélomane averti peut assez facilement deviner, d’après le titre de l’album, à quel genre il a à faire. Ainsi, le titre du dernier album d’Oceansize, Self Preserved While the Bodies Float Up, a un sérieux côté post-rock/post-métal de par sa longueur et son thème morbide. On peut avoir des surprises, mais, dans le cas présent, ça tombe assez bien; la pochette aide également pas mal.

Si le groupe anglais a reçu de par le passé de multiples étiquettes, allant du rock progressif au post-rock en passant par le space-rock, cet album est à classer aux côtés de groupes comme Isis, avec cependant une musique beaucoup plus recherchée, plus expérimentale, parfois volontairement déconstruite. En clair, faut s’accrocher, mais Self Preserved While the Bodies Float Up en vaut la peine.

L’influence Isis s’entend assez nettement dans le premier morceau, “Part Cardiac” et, dans une moindre mesure, le suivant “SuperImposer”; par la suite, le groupe explore de multiples approches musicales, souvent en même temps dans un seul morceau. “Build Us a Rocket Then…” est un assez bon exemple: il déboule à grande vitesse et part un peu dans tous les sens; si quelqu’un a bel et bien construit une fusée, c’est avec des bouts de machine à coudre soviétique trouvés dans une décharge.

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Mars Hollow

Si on en croit les gazettes spécialisées, qu’elles soient numériques ou en arbre mort, la nouvelle sensation en matière de rock progressif est l’album éponyme de Mars Hollow. Groupe qui partage avec Spock’s Beard des origines californiennes, Mars Hollow propose une musique largement inspirée des grands classiques, avec notamment des éclats instrumentaux qui lorgnent visiblement du côté d’Emerson Lake & Palmer.