Rarement un titre d’album n’aura autant évoqué l’esprit du post-rock: Dust and Disquiet de Caspian, groupe américain dont je vous avait déjà parlé, signe ici un album impressionnant avec une vraie recherche et des montées en puissance de tueur.
Lors de ma chronique précédente, j’avais grogné mon habituel couplet sur le thème des groupes de post-rock pas originaux par nature. Force m’est d’avouer que dans cet opus-ci, Caspian fait plus que simplement appliquer la formule traditionnelle du genre.
Dust and Disquiet n’est pas un petit gabarit: là où le post-rock se contente souvent d’albums à la limite de l’EP, celui-ci ne compte pas moins de dix pistes s’échelonnant entre deux et douze minutes, dont trois morceaux de huit minutes ou plus et un total de plus de cinquante-cinq minutes.
Musicalement, si Caspian part sur une base post-rock classique, il l’agrémente de sonorités électro, d’une rythmique à la Maserati (“Darkfield”), de chants éthérés et même d’ambiances à la Mike Oldfield (“Ríoseco”).
Le groupe est capable d’aligner des morceaux de folie avec des montées en puissance, comme “Arcs of Command”, de la même manière qu’ils posent également des ambiances éthérées à la Sigur Ros (“Sad Heart of Mine”).
Caspian réussit l’exploit de fusionner plusieurs types de post-rock, tout en restant raisonnablement cohérent. Certes, les puristes et les prog-heads chiants pourront toujours pinailler sur le thème “le post-rock, c’est toujours du post-rock”, mais ce n’est pas grave: les vrais savent.
Dust and Disquiet est donc un excellent album de post-rock, que je recommande sans hésiter aux amateurs. Le seul regret, c’est que j’ai raté le groupe lors de son passage à Genève; à ma décharge, c’était une semaine où j’avais deux autres concerts de prévu, ça commençait à faire chargé.
En plus de cet album, disponible sur Bandcamp pour $8, je signale également le EP Hymn for the Greatest Generation, qui contient trois excellentes pistes originales – dont le très oldfieldien “The Heart That Fed” – et trois autres plus “fond de tiroir”, mais très bien quand même.
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