Allons enfants de l’allergie: retour de GenCon

Jeudi

À peu près tout va bien, jusqu’à ce que je monte dans le train. C’est à ce moment que mes allergies saisonnières se rappellent à mon bon souvenir. Il y a des choses plus agréables dans la vie que de passer quatre heures dans un wagon de TGV – qui tient beaucoup de la cabine d’avion, rapport à la vitesse et à la pressurisation – avec des sinus pleins. Mais bon, je me dis que ça ira mieux le lendemain.

Jess débarque du TGV de Grenoble, une heure après moi. Il a avec lui vingt kilos de t-shirts Tigres Volants et Nightprowler.

Vendredi

J’ai péché par optimisme. Principalement pour mon état de santé – pour les t-shirts aussi, mais c’est une autre histoire. Malgré tout, Psychée et moi arrivons à l’Espace Charenton (Jess nous rejoint plus tard) ; heureusement que nos complices sont déjà à l’intérieur et viennent avec les badges : la file est déjà impressionnante. L’espace n’est pas immense, mais il y a de la place pour jouer. Il y a même des salles fermées pour les rôlistes. Autre divine surprise : le stand de 2 dés sans faces est dans un angle, ce qui nous donne un espace d’exposition, plus une table à dédicaces ; Psychée prend immédiatement possession des lieux et ne les lâchera que le dimanche soir, pendant que Jess papillonne entre le stand et celui de Mana Rouge.

Pour moi, c’est plus rude : le nez joue les grandes eaux de Versailles et j’interprète de nombreux extraits de l’opéra tragique « C’est nous les gars de la narine », avec section cuivres garantie pure cellulose. Je rate d’ailleurs à peu près tous mes paniers à trois points dans la poubelle la plus proche. Fidèle au poste, cela ne m’empêche pas de vanter les mérites de Tigres Volants à qui veut les entendre – et même de ceux de Nightprowler et de Nobilis.

C’est aussi le vendredi que commence l’Affaire de la Partie Fantôme : le programme officiel annonce une partie de Tigres Volants le dimanche après-midi ; qui plus est, cette partie est aussi annoncée comme « complète ». Il y a donc plusieurs joueurs inscrits pour une partie de Tigres Volants dimanche. La question est : qui l’organise ? Au demeurant simple, cette interrogation restera longtemps sans réponse, tous les principaux suspects (mes collègues et le Grog, pour ne pas les nommer) niant en bloc.

Le soir, je suis vanné et ravagé. Des doses massives d’antistaminiques semblent n’avoir aucun impact sur mon état : on joue « La morve aux trousses » dans mon système respiratoire. Ce qui n’arrange rien, c’est la « petite fête » organisée chez Psychée, où dix-sept personnes (dont une bonne moitié de fumeurs) réussissent l’exploit de s’agglutiner dans les 22 m2 de son studio. J’attends que ça se passe, dans un état de glauquitude qui n’est pas sans rappeler le contenu d’un « Nouveau Détective » de la meilleure (ou, plus probablement, de la pire) époque.

Samedi

On va dire que ça va mieux, mais la différence d’avec la veille me paraît initialement académique. Quelqu’un a la bonne idée de me proposer de faire une démo de Tigres Volants ; j’ai la mauvaise idée de dire oui. Suite à un cafouillazibule dans le recrutement, je me retrouve, à l’heure dite avec une seule joueuse pour ma partie. C’est bizarre, mais j’en ai vu d’autres ; le défaut est que ma joueuse ne semble pas enthousiaste pour une partie en solo. Après une petite discussion d’une demi-heure sur le système et l’univers, fin de la démo la plus courte de l’histoire du jeu…

Dans le même après midi, j’ai droits aux honneurs de la presse – ou, pour être plus précis, à une interview filmée pour un site d’informations sur la science-fiction. Je pense ne pas avoir ânonné trop de « euh » et j’espère qu’ils couperont au montage les quintes de toux, sinon on va croire que je fais la promo pour « La Dame aux Camélias RPG ».

Le soir, en fait, ça va un peu mieux. Un plus petit groupe des zazous de la veille nous accompagnent pour un restau japonais, mais on ne fait pas vieux quand même.

Dimanche

C’est peut-être l’habitude, mais je me sens moins détruit que les jours précédents. D’un autre côté, « plus détruit » aurait probablement nécessité un rapatriement sanitaire d’urgence… C’est le dernier jour, mais pas forcément le plus calme. Il y a la foule des grands jours, on a plein d’illustrateurs qui dédicacent, je me retrouve à faire une vraie démo de Tigres Volants, avec cinq joueurs enthousiastes (dont l’auteur d’Amnesya2K51) et on vend en masse. Enfin, surtout du Nightprowler…

Entre-temps, l’Affaire de la Partie Fantôme a été classée : il s’agissait d’un groupe de fans, qui ignoraient que la nouvelle version de Tigres Volants était sortie (elle n’a pas été annoncée sur le site avant tard) et qui avaient programmé une partie en version 2.11. Oui, à moi aussi, ça fait peur. Ils en étaient tous penauds, cela dit.

L’heure de fermeture arrive, on bâche tout notre souk et je remballe la quasi-intégralité des t-shirts, qui n’ont somme toute connus qu’un succès limité. Ça m’apprendra à être optimiste !

Concluons

Au final, cette première GenCon s’est avérée très agréable, malgré quelques instants de panique initiaux (dus surtout au fait que tout le monde a déboulé en masse, dès l’ouverture le vendredi). Les locaux étaient adéquats, la répartition entre stands et espaces de jeux était très correcte et l’idée d’avoir des espaces clos pour les rôlistes était brillante. Personnellement, je regrette que les jeux de rôles n’aient eu, au final, qu’une petite place aux côtés des jeux de plateaux, jeux de cartes et jeux de figurine. Ça illustre peut-être le côté « niche » du genre, mais bon, GenCon, quoi, merde !

Le séjour a eu aussi ses petites anecdotes amusantes, telles le visiteur qui, après avoir lu Tigres Volants, est tombé dans les vapes ; j’aimerais pouvoir dire que c’est l’émotion, mais je soupçonne que la réalité est plus prosaïque est nettement moins amusante. Il y a aussi les sales blagues du père Murphy : la ceinture qui casse le samedi matin ou le train qui, au retour, prend plus de deux heures de retard.

Enfin bon. Si la vie était simple, ça se saurait.

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