“After the Winter”, de Mark Healy

Dans After the Winter, roman post-apo de Mark Healy, le narrateur Brant erre sur une terre ravagée après le “White Summer”, une guerre qui, en quelque mois, a détruit la civilisation humaine et laissé la place à un hiver nucléaire de plusieurs années. Quand je dis “ravagée”, ça veut dire que plus rien n’y vit. Y compris Brant, qui est un “synthétique”, un androïde.

Dans le genre post-apo, After the Winter ne fait pas dans la demi-mesure; quelque part, Les Damnés de l’Asphalte respire l’optimisme et la joie de vivre, en comparaison. La vie a quasiment disparu de la planète et seuls quelques androïdes y sont encore actifs, et encore: certains d’entre eux pourchassent leurs congénères pour en cannibaliser les pièces.

Brant lui-même a des bouts qui manquent: peau artificielle arrachée qui laisse entrer le sable et la saleté, muscles synthétiques en panne, articulations de métal usées ou faussées. C’est le monde de la déglingue, avec ses villes qui tombent en ruine, ravagées par des incendies incontrôlables et rythmées par des immeubles qui s’effondrent.

Mark Healy est non seulement auteur de science-fiction, mais également musicien; c’est lui qui est derrière le projet Hibernal dont je vous avais parlé il y a peu (on retrouve d’ailleurs les “synthétiques” qui étaient au centre de l’album Replacements). Il signe ici son premier roman – premier également d’une trilogie titrée The Silent Earth.

Ce n’est certes pas le roman du siècle, mais l’idée de placer un contexte post-apo du point de vue d’une machine à visage humain – avec une particularité que je ne spolierai pas – redonne un peu de souffle à ce genre un peu éculé. Cela amène une touche transhumaine (ou posthumaine) à l’histoire.

L’écriture est somme toute assez classique, avec un flair pour les descriptions de ruine et de déliquescence – même si elle n’est pas exempte de clichés. Il y a quelques passages poignantes, comme les souvenirs de la vie d’avant, d’un monde ultra-technologique qui s’effondre comme une série de dominos de plus en plus grands, jusqu’à la conflagration finale.

Je suis par contre un peu perplexe sur l’idée de faire une trilogie; autant j’ai une assez bonne idée d’où peut aller le deuxième volume, j’ai des doutes sur la pertinence d’un troisième. Cela dit, je ne vais pas dégommer l’ensemble avant de l’avoir vu et, à la lecture de ce premier tome, j’ai envie de voir comment cela se poursuit.

After the Winter est dispo en livre électronique et en arbre mort – ce qui est assez raccord avec le thème. Je l’ai acheté en promotion dès sa sortie, mais le prix actuel est très raisonnable (moins de €3, €10 pour le livre). Si vous n’avez pas peur de vous lancer dans un concept à moyen terme, c’est une lecture intéressante.

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