C’est peut-être moi ou le hasard de mes découvertes du moment, mais j’ai un peu l’impression que l’ambiance musicale de ces derniers mois est très « gatheringienne ». C’est en partie l’inspiration que je retrouve dans le premier album de Æl-Fierlen, All Is Far Away.

Née en 2024 dans le sud de l’Angleterre, Æl-Fierlen est un quatuor, centré autour du guitariste Rob Melville et de la chanteuse et parolière Stephanie Moffat. Le groupe se définit comme post-black-metal et blackgaze, mais j’y ajouterais des côtés goth, folk et un peu doom, aussi.

Découvert via Angry Metal Guy, All Is Far Away – traduction du nom du groupe en vieil anglais – est donc leur premier album. En fait d’album, c’est presque un EP, avec trente-quatre minutes. Il compte quatre pistes: une de cinq minutes, deux de huit minutes et un final de près de onze minutes.

Si je devais essayer de synthétiser, je dirais que, quelque part, Æl-Fierlen joue du black-metal atmosphérique, sans les éléments metal. Alors oui, c’est de la synthèse de chez brutal (et pas complètement exact non plus), mais je trouve que ça donne une assez bonne idée de l’ensemble.

La musique est très atmosphérique, avec pas mal des ambiances que l’on peut retrouver dans des albums d’atmoblack, mais avec très très peu de sonorités saturées. Les guitares sont plutôt claires, limite acoustiques, les rythmiques posées et la voix de Steph Moffat dans un registre clair, voire éthéré.

Bon, pas tout le temps: dans All Is Far Away, il y a des passages comme le début de « Éðe » qui est là pour nous rappeler que, des fois, ben ça rigole pas. Mais c’est un peu comme cette rando dans un paysage splendide et soudainement, paf! un orage. Mais, selon l’expression consacrée: c’est comme les poissons volants. Pas la majorité de l’espère, donc.

Pour être très franc, All Is Far Away n’est pas renversant non plus. Dans son ensemble, il manque peut-être un peu de substance. Mais je le trouve aussi très agréable, avec des ambiances très réussies et des passages franchement impressionnants (le titre final, par exemple, remarquable mélange d’ambiance et d’intensité).

Avec une base d’atmoblack, une louche de The Gathering dans les vocaux féminins et même un petit côté oldfieldien, il n’est pas très étonnant que ce premier album de Æl-Fierlen soit tout à fait à mon goût et je vous le recommande. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Ællmiht » (c’est celle de onze minutes)

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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