J’ai découvert il y a quelques temps, à ma grande surprise, que je n’étais pas le seul prog-head à apprécier le black-metal – certaines formes de black-metal en tout cas. Mais Asira pousse le concept encore plus loin, en mélangeant les deux genres dans leur nouvel album, As Ink in Water.

Formation britannique active depuis un peu moins d’une dizaine d’années, Asira est un trio qui se définit comme « blackened prog ». Et, effectivement, c’est un mélange entre black-metal et metal progressif, le plus souvent en voix claire, mais avec quelques passages saturés.

As Ink in Water est le deuxième album du groupe. S’il ne compte que sept titres, deux dépassent les onze minutes et deux autres font entre une d’inuite et une minute et demie. Au total, l’album dure environ trois quarts d’heure.

J’avais déjà découvert Asira avec leur premier album, Efference, sorti il y a plus de huit ans. Et déjà, à l’époque, le groupe (alors un quatuor) détonnait avec son « pinkgaze », une musique inspirée par Alcest, mais en beaucoup plus coloré.

Je retrouve ici les éléments qui m’avaient alors marqués: un mélange entre metal progressif et black-metal – pas toujours homogène, mais sacrément bluffant dans son audace. Après, je dirais que As Ink in Water (qui devrait plutôt s’appeler « As Ink in Water », mais passons) est à mon avis plus prog que black, même si les éléments de metal extrême – voix saturées et gros riffs agressifs – savent se rappeler à nous de temps à autre.

Le groupe excelle dans la forme longue, comme « Silence of the Mind » où les harmonies vocales yessiennes cohabitent avec des hurlements de damnés. Et, de façon générale, le mélange est plutôt bien maîtrisé. Je dirais que le plus gros défaut de l’album est peut-être dans les voix, qui montent parfois trop haut dans les aigus.

J’aime beaucoup ce qu’a fait ici Asira et même si As Ink in Water n’est pas parfait, il a de bonnes chances de se retrouver dans mon top de 2025. C’est cependant un album qui risque d’être difficile à appréhender tant il mélange des genres en apparence très différents.

L’album est disponible sur Bandcamp.

Bonus: le lyric-vidéo de « Clarity »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay, sur Patreon et sur Ulule.

Mastodon