Gazpacho: Magic 8-Ball

Il y a somme toute assez peu de groupes qui ont un son unique, reconnaissable entre mille. Gazpacho est de ceux-ci et il le prouve une fois de plus avec Magic 8-Ball, leur douzième album.

Fondé il y a près de trente ans, Gazpacho est une formation norvégienne de rock progressif. Sa musique, qui rappelle parfois le Marillion période Steve Hogarth, se caractérise par des rythmes lents et des mélodies inquiétantes, dominées par la voix apaisée de Jan Henrik Ohme.

Magic 8-Ball est un des rares albums de Gazpacho qui ne raconte pas une histoire, même si ses huit pistes ont une thématique commune: celle du hasard, de la chance. Il dure un peu plus de trois quarts d’heure et compte huit pistes, cinq entre trois et six minutes et trois entre sept et neuf minutes.

Même si, techniquement, Gazpacho est un groupe de rock progressif, je lui trouve quelques points communs avec le post-rock, notamment dans la mise en place de compositions qui montent en intensité. C’est aussi une formation qui joue sur les contrastes, même si, ici, ils sont plus subtils que sur d’autres styles – au hasard, l’atmoblack.

Et si j’ai mentionné Marillion au début de cette chronique – je pense notamment à la période Afraid of Sunlight – Magic 8-Ball me fait aussi un peu penser à IQ dans sa façon de jouer sur des ambiances parfois très sombres et dans une voix qui a parfois quelques accents « nichollsiens ».

Gazpacho a néanmoins un son plus moderne, avec des guitares qui sont volontiers agressives (« Starling »), et des compositions qui dépassent rarement les six minutes, plus accessibles. C’est peut-être même un des groupes de prog les plus accessibles du moment. Il me semble aussi que, sur cet album, le groupe utilise plus de sonorités électro.

Après cinq ans d’absence, Gazpacho revient donc avec un album qui reste dans la ligne musicale du groupe. Magic 8-Ball ne révolutionne pas le prog, mais il nous replonge dans un univers très plaisant, très maîtrisé. C’est un peu un album-doudou, mais par les temps qui courent, c’est toujours bienvenu.

L’album est sur Bandcamp.

Bonus: la lyric-vidéo de « We Are Strangers »