L’humanité, en tant que concept et en tant qu’espèce, est-elle en danger d’effacement? C’est la question très sérieuse que se pose Feversea dans cet album, Man under Erasure, aux tonalités post-metal, mais pas seulement.
Feversea est une formation norvégienne, active depuis quelques années seulement, et qui propose une musique qualifiée de blackened post-metal. Elle emprunte à la fois au post-metal, au doom, au black-metal, au shoegaze, avec une voix féminine tantôt claire, tantôt saturée.
Man under Erasure est le premier album du groupe, une galette d’un peu moins de trois quarts d’heure. Elle compte huit pistes, six entre trois et six minutes et deux de huit à neuf minutes.
En écoutant une première fois cet album, j’avais noté « rappelle parfois The Gathering, parfois Brutus ». C’est vrai, mais il fait aussi préciser que, des fois, la bascule a lieu au sein d’un même morceau – par exemple, « Decider » – ce qui est assez dérangeant.
Mais ce n’est pas un défaut, parce que Man under Erasure est à mon avis fait pour être dérangeant. Déjà, par son thème, questionnant notre place dans l’univers et par une musique sombre, parfois brutale et parfois planante. En deux mots: c’est raccord.
Feversea surprend déjà, en intro, par un morceau-titre un peu en contrepoint avec le reste de l’album: sonorités électro et voix masculine. Mais même cette anomalie contient son lien de noirceur et de tension qui courent tout au long de Man under Erasure.
Je veux bien admettre que les genres représentés dans la musique de Feversea – post-metal, black-metal, doom ou shoegaze – sont plutôt adjacents. Mais il faut reconnaître au groupe que ce genre de mélange n’a rien d’évident et qu’ils s’en tire ici avec les honneurs.
Man under Erasure est donc un album hautement recommandable et Feversea est encore un groupe classé post-metal qui livre une première galette extrêmement impressionnante. Elle est disponible sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo de « Sunkindling »


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