“Le train de la réalité”, de Roland C. Wagner

Quand j’ai diT faire du rattrapage sur l’œuvre de Roland C. Wagner, je le fais jusqu’au bout (oui, je sais qu’il m’en reste encore plein à lire, à commencer par les Futurs mystères de Paris)! Acheté en même temps que Rêves de Gloire, Le train de la réalité de Roland C. Wagner est un complément à ce dernier composé de plusieurs textes de longueur variable, entre deux et une vingtaine de pages.

On y suit un intellectuel germanopratain qui, dans des salons dorés, fait l’expérience de la Gloire aux côtés d’un philosophe qui ressemble furieusement à Sartre. Ou un libraire marseillais qui est en fait un agent soviétique sous couverture, “réveillé” pour une mission bizarre. Ou un groupe de jeunes vautriens coincés dans la France sous dictature militaire, qui décident de passer à la lutte armée.

Il y a aussi des témoignages – toujours anonymes, dans le sens que les narrateurs ne sont jamais nommés – de musiciens ou d’amateurs de musique, souvent avec un style difficile à suivre, fait de langage parlé et d’orthographe approximative. Ce n’est pas toujours pratique à la lecture, mais le contenu des textes est intéressant, plongeant au plus près de l’ambiance de l’époque.

Au milieu de tout cela, un fil rouge: la mort du Général. Ou les morts, ce n’est pas très clair: beaucoup de gens semblent être persuadés d’avoir pris part à l’attaque, dont les auteurs n’ont jamais retrouvés; délire mythomane ou… autre chose? Dans le monde de la Gloire, va savoir! Et, en bonus, une dernière histoire aux États-Unis autour d’une “famille” de sinistre mémoire et de ses victimes pour le moins inattendues.

Je n’irai pas jusqu’à dire que Le train de la réalité est anecdotique, mais on a quand même un peu l’impression, en le lisant, qu’on parcourt les fonds de tiroirs de Roland C. Wagner. Alors certes, c’est un auteur dont les fonds de tiroir pourraient servir de fond de commerce principal à des auteurs moindres et, à cette aune, le bouquin est plutôt chouette.

Pour être très honnête, j’ai trouvé que c’est un peu un ouvrage pour “complétiste”: il n’apporte pas grand-chose à Rêves de Gloire, sinon une vision peut-être plus complète de son contexte, vu au ras du sol. Au reste, j’ai trouvé dommage qu’il manque à cet ouvrage la nouvelle L’Été insensé, parue dans U-Chroniques et rééditée cette année dans le fanzine La tête en l’ère, de l’association ImaJnère.

Cela dit, tant qu’à lire l’un, autant prendre celui-ci dans la foulée.

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