Masqué tome 2: Le jour du Fuseur

Après un excellent premier tome, la série Masqué de Serge Lehman et Stéphane Créty se poursuit avec ce deuxième tome, Le jour du Fuseur. Je n’en dirai pas plus, d’une part parce que Rom1 en a déjà abondamment parlé sur son blog, et ce bien mieux que je ne saurais le faire et, d’autre part, parce qu’il est difficile de ne pas déflorer l’action.

Je reviendrai juste sur le fait qu’au-delà des aventures super-héroïques qui s’y déroulent, ce qui se dessine dans ce deuxième épisode est une mythologie du superhéros, qui plus est qui en relie l’histoire quasi-explicitement à la Brigade chimérique du même auteur.

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Jour J: Paris brûle encore

Le 29 mai 1968, en pleines manifestations étudiantes, le président français Charles de Gaulle tente de rallier les troupes françaises en Allemagne. Interprétant son geste comme une tentative de fuite, la foule prend d’assaut l’Élysée et le “Grand Charles” meurt. C’est le début de la Guerre civile française et le point de divergence de Paris brûle encore, huitième volume de la collection de bande dessinées uchroniques “Jour J”.

Ce volume est aussi le pendant pessimiste de L’imagination au pouvoir, un avenir alternatif où Mai 68 ne donne pas lieu à une révolution psychédélique, mais bel et bien à une vraie guerre civile sale, avec frappes nucléaires tactiques, combats de chars, troupes d’interposition de l’ONU, milices populaires hystériques, drogue et rock’n’roll. Le tout dans le décor d’un Paris ravagé.

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Mode parisienne: les vêtements qui disparaissent

Mode parisienne: les vêtements qui disparaissent

Zone franche Bagneux 2012

C’est sur les conseils d’Éric Nieudan qu’au milieu des frimas de saison, j’ai pris ma besace sous le bras, mon courage à deux mains et, ainsi encombré, j’ai pris le chemin de la riante cité de Bagneux, dans la banlieue sud de Paris, pour l’édition 2012 de Zone franche Bagneux (attention, site qui pique les yeux – de l’intérieur si vous êtes graphiste). Cette phrase vous montre d’ailleurs bien que, contrairement à nombre des personnes y rencontrées, je n’ai aucune chance de devenir un vrai auteur de science-fiction, mais passons.

Zone franche est une manifestation un peu différente des conventions et autres salons plus ludiques que je fréquente d’habitude, en ce qu’il s’agit d’une convention dédiée aux « cultures de l’imaginaire ». Vaste sujet. Dans les faits, on y retrouve surtout un grand nombre d’éditeurs spécialisés dans la science-fiction, la fantasy et/ou le fantastique (SFFF pour les initiés), une petite foule d’illustrateurs, quelques associations et une petite section rôlistes, animée principalement par le Grog et la FFJDR.

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Asmoday 2011

Je n’irai pas jusqu’à dire que l’organisation de cette édition 2011 d’Asmoday, la convention de jeu organisée par Asmodée, était une divine surprise, mais le fait est qu’on a un peu été prévenu à la dernière minute.

Cela dit, même si ce n’était clairement pas un événement orienté jeu de rôle, en l’absence d’un Monde du Jeu cette année, Antoine et moi nous sommes dit que ce serait une bonne chose que 2 dés sans faces soit représenté dans une convention parisienne.

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Paris est cyberpunk

Paris est cyberpunk

Univerne tome 1: Paname

Paris, 1900: ses gratte-ciels, ses dirigeables, ses machines à vapeur – fruits du pillage d’Univerne, l’île utopique créée par l’inventeur visionnaire Jules Verne et détruite par les grandes puissances. Juliette, journaliste féministe et suffragette, part rendre visite à l’épouse de l’inventeur détenue à la prison de la Santé, puis part visiter l’Exposition internationale, sans se rendre compte qu’elle est surveillée par de fort étranges personnages.

Une uchronie, de la technologie steampunk, Jules Verne en toile de fond: visiblement, cette bande dessinée scénarisée par Jean-David Morvan aurait tout pour me plaire et je dois dire que, dans l’ensemble, ce premier tome est plutôt sympathique. Le personnage de la journaliste féministe très garçonne, qui drague éhontément un de ses collègues et se retrouve contre son gré au cœur qui implique les survivants d’Univerne, est amusante.

Deux choses principales me gênent dans ce premier tome: d’une part, le fait que ça semble surtout être un épisode de présentation, qui sert à mettre les choses en place et qui fait beaucoup de présentation, pas mal d’infodump mais, somme toute pas grand-chose en guise d’action.

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Paris 2100 (+200), par le collectif Et Alors?

Paris 2100 (+200), par le collectif Et Alors?

San-Antonio chez les rôlistes

Vous avez dû finir par vous rendre compte, après ces trois derniers articles sur le sujet, je suis un fan de San-Antonio. Soit, mais quel rapport avec le jeu de rôle – sinon que je le considère comme un des mes maîtres en écriture et que ça a dû forcément avoir un impact sur Tigres Volants? Il existe somme toute assez peu de jeux qui sont exclusivement axés sur le polar ou sur l’espionnage et aucun, à ma connaissance, qui l’aborde sous l’angle du pastiche ou de la parodie.

Cela dit, en relisant les ouvrages (surtout ceux des années 1950-1960, période dans laquelle je suis plongé en ce moment), je m’aperçois qu’il y a pas mal d’éléments qui sont réutilisables en jeu de rôle, sous forme d’inspirations diverses et variées. Certes, la structure même des histoires, centrée sur la personne du commissaire San-Antonio, héros et narrateur des ouvrages, est difficile à calquer en jeu de rôle, à moins de jouer en (très) petit comité et d’avoir des joueurs qui acceptent de jouer les faire-valoir. C’est un peu ce à quoi je pensais en écrivant le premier jet de À suivre…, que je compte d’ailleurs bien ressusciter un de ces quatre.

Tout d’abord, il y a la période. L’air de rien, le Paris de la fin des années 1950 est une destination qui, somme toute, est devenue passablement exotique à cinquante ans de distance. Certes, on n’est pas dans le Turkménistan décrit Nicolas Bouvier dans L’Usage du monde, ni même dans le Paris semi-fantastique de Rue des Maléfices, mais expliquez donc à la jeune génération une époque sans digicode, mais avec des concierges acariâtres, sans téléphone portable mais où on bigophone depuis le bistrot du coin, où les taxis sont encore pilotés par d’anciens nobles russes chassés par les Bolchéviques. C’est l’après-guerre, aussi, avec sa reconstruction enthousiaste et ses blessures mal refermées; les protagonistes de plus de trente ans ont “fait” la guerre – collabos, résistants, les deux?

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“Rue des Maléfices”, de Jacques Yonnet

C’est l’ami Loris qui, lors de notre dernier périple parisien, m’a passé Rue des Maléfices, unique livre de Jacques Yonnet. Pendant un petit mois, l’ouvrage a traîné sur mes étagères, où je lui jetais de temps à autre un œil torve, rendu méfiant par sa couverture pour roman noir de bas étage.

J’ai sans doute fait dans ma vie de plus grosses erreurs de jugement, mais je préfère ne pas m’en souvenir.

Car une fois ouvert, ce bouquin m’a happé en trois pages, guère plus. Entraîné dans un univers aussi exotique que familier: Paris. Oh, pas le Paris de ce début de IIIe millénaire, mais celui du milieu du XXe siècle, entre 1940 et 1966. Un Paris décrit par un amoureux de la ville qui, par nécessité autant que par curiosité, se retrouve à en explorer les quartiers populaires avec tout ce qu’il compte de mystères et de fantastique.

Tudieu quel voyage et quelle claque! On croirait un livre écrit par le père spirituel de Nicolas Bouvier, Jacques Bergier et Louis Pauwels: on y retrouve cette verve descriptive à la première personne et ses paysages et personnages si authentiques et pourtant si bizarres du premier et les pointes du réalisme fantastique des seconds (auteurs du Matin des Magiciens).

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Salon POP’Up 2010

Salon POP'up 2010

Pour ceux qui ont lu la note-express d’hier, Isa et moi avions pris l’excuse du Salon POP’up pour ce petit week-end à Paris – qui aurait pu être en amoureux si on avait eu cinq minutes à nous. En même temps, ce n’était pas non plus le but. Bref, le salon en question. Si j’ai bien compris l’idée, il s’agissait d’un salon de la pop-culture indépendante: musique, mode, illustration, jeux, etc. Une manière moins élégante – mais suffisamment juste pour que la comm’ du salon la reprenne – d’en parler est “un Marché de Noël pour les geeks”.

Conventions: fin de saison

Plus que deux! Encore deux conventions avant la fin de l’année: la 5e Fantastique.Convention qui se tiendra les 27 et 28 novembre à Court-Saint-Étienne, près de Louvain, en Belgique et le premier Salon POP’up de la pop-culture indépendante, à Paris, le 11 décembre. C’est pas que c’est une corvée, mais ça commence à faire beaucoup de …

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Les extraordinaires aventures d’Adèle Blanc-Sec

Adèle Blanc-Sec, journaliste parisienne au caractère impétueux, se lance en ce début du XXe siècle dans une quête pour redonner vie à sa jumelle, réduite à l’état de légume après un malencontreux accident de tennis impliquant une aiguille à chapeau. Pour cela, elle se rend en Égypte (alors que son éditeur la croit au Pérou) pour récupérer la momie du médecin personnel de Ramsès II, qu’un scientifique de ses amis pourrait arriver à ramener à la vie.

Oui, je sais, dit comme ça, ça vous pourrit un peu l’histoire du film, mais d’une part je ne raconte pas tout et, en plus, Luc Besson, pour une fois réalisateur et non seulement producteur du film, semble être parti du principe que l’histoire, c’est juste une excuse pour filmer des bêtises. Un peu comme d’habitude avec Luc Besson, quoi. Le résultat, c’est ce que ces Extraordinaires aventures d’Adèle Blanc-Sec est un film spectaculairement foutraque, qui part dans tous les sens, avec un Besson un roue libre.

Par “foutraque”, j’entends, par exemple, qu’il faut un bon quart d’heure pour voir apparaître l’actrice principale – au point qu’on se demande si ce n’est pas le ptérodactyle, dont les exploits occupent ce premier quart d’heure, le héros du film. Et qu’ensuite, la trame se perd régulièrement dans des scènes amusantes, certes, mais accessoires. C’est clairement le gros défaut du film et, paradoxalement, ce qui fait un peu de son charme. Un film américain aurait certainement torché les scènes accessoires en trente secondes et aurait mis à la place des bagarres épiques de dix minutes.

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Monsieur et madame Alias vont à la Japan Expo

Isa et moi-même, profitant d’une de nos trop rares périodes de vacances en commun, avons décidé d’aller à Paris pour participer à la Japan Expo.

Comment ai-je pu croire que c’était une bonne idée ?

Pour être plus précis, il n’y a rien de tel qu’un événement comme celui-ci pour me rappeler – brutalement – que je ne suis pas un aussi grand otaku que je le prétend.

J’aime bien les animes, je lis quelques mangas (une demi-douzaine de titres au maximum) et j’ai un intérêt modéré pour la culture japonaise, mais je me fiche des goodies et je n’aime ni le cosplay, ni la j-pop, ni la mode gothic lolita (conseil : si vous êtes dans mon cas et que l’on vous dit « mais tu aurais l’air si mignon en tenue de soubrette », répondez « il n’y en avait pas à ma taille » ; enfin, pour moi, ça marche…).

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“La chambre mortuaire”, de Jean-Luc Bizien

Je me dois d’avouer en préambule que c’est mon rôliste intérieur qui m’a fait prendre La chambre mortuaire au kiosque de la Gare de Lyon. En effet, ce roman policier est signé Jean-Luc Bizien, auteur d’Hurlements, entre autres.

Bonne pioche! Sans être un chef-d’œuvre, c’est une lecture plaisante, principalement pour son ambiance. L’histoire suit une jeune anglaise, Sarah Englewood, qui est engagée par Simon Bloomberg, aliéniste atypique dans le Paris des années 1880. Autour de ce dernier, de sa femme égyptologue et de son hôtel particulier aux faux airs de pyramide, une sombre histoire se trame.

Ambiance, donc; maître-mot de l’ouvrage, plus encore que l’intrigue. Une ambiance à base d’un Paris de la fin du XIXe siècle, où s’entrechoquent modernité et archaïsmes, classes populaires et bourgeoisie à la respectabilité discutable, raison et occultisme. L’écriture est également au diapason de l’époque, même si j’ai cru relever quelques anachronismes.

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La convention précédemment connue sous le nom de GenCon, 2009

Soyons clair : on s’est quand même un peu fait chier.

Pour ceux qui n’ont pas suivi, la GenCon Paris s’appelle désormais le « Salon du jeu de société de Paris » (SJSP pour les intimes) et c’était mieux avant. D’une part, elle se déroule sur un espace plus restreint que l’année passée, et, d’autre part, il semble y avoir moins d’événements (tournois et autres) et, surtout, moins de stands.

C’était particulièrement flagrant dans le secteur des jeux de rôle, où on ne comptait à peine qu’une demi-douzaine de participants sur quatre stands, certes de bonne taille mais relégués dans un coin particulièrement peu passant du salon. Le retour du ghetto rôliste à côté des chiottes !

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