Mytho: In The Abstract

Le rock progressif est un genre qui supporte assez mal la médiocrité; du coup, quand on tombe sur un album assez moyen, comme c’est le cas de ce In The Abstract du groupe italien Mytho (déjà, le nom n’est pas très heureux…), le chroniqueur est un peu embêté.

Le problème du néo-prog de Mytho, c’est qu’il est peu inspiré; en fait, le deuxième problème du néo-prog de Mytho, c’est que c’est du néo-prog. Entendons-nous bien: c’est un sous-genre que j’apprécie beaucoup, mais, s’il tolère un peu mieux l’absence de génie que le rock progressif traditionnel, il a tendance à rendre ses fans très exigeants.

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Höstsonaten: The Rhyme of the Ancient Mariner – Chapter One

Encore un album pioché chez Gibert le mois passé (je vous rassure: j’arrive au bout), The Rhyme of the Ancient Mariner – Chapter One, du groupe de rock progressif italien Höstsonaten, pose pour moi un grave problème: comment en parler sans le comparer à la version d’Iron Maiden?

Bon, la réponse est assez simple: je n’y arriverai pas, alors évacuons tout de suite la chose: la version maidenienne est du heavy-metal presque pur sucre (encore que, vu sa longueur et sa composition, on pourrait presque parler de métal proto-progressif), alors que cet album est une heure de rock progressif symphonique.

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SoulenginE: Mind Colours

Comme quoi tout arrive: ce Mind Colours, des Italiens de SoulenginE est une découverte enthousiasmante à mettre au crédit de Progarchives. Bon, je suis un peu méchant, mais mes derniers achats sur la recommandation de ce site s’étant souvent révélés décevants, je me méfiais.

Alors, certes, le rock progressif de SoulenginE n’est pas furieusement original, rappelant un peu ce qui se faisait au début des années 1980 (les tous débuts du néo-prog, avec les premiers Marillion, iQ ou Pendragon), mais dans un style modernisé, quasi instrumental et surtout très enthousiaste. Ce qui est enthousiaste m’enthousiasme souvent.

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Mad Puppet: King Laurin and his Rosegarden

Bon, j’ai beau avoir daubé par deux fois cette semaine sur Prograchives et ses chroniques moubourratives, il m’arrive tout de même de découvrir par ce biais quelques pépites fort sympathiques, comme le groupe italien Mad Puppet, actif entre 1982 et 2001. Je vais vous parler ici de l’album King Laurin and his Rosegarden, mais sachez que toute leur discographie est disponible gratuitement sur leur site (italo-allemand et un peu toupourri).

Le rock progressif de Mad Puppet s’apparente beaucoup à du néo-prog et, comme beaucoup de groupes de néo-prog des années 1980, il s’apparente également beaucoup à Genesis. En même temps, Genesis était le groupe qui, à l’époque, avait le mieux réussi à négocier le virage vers un pop-rock plus accessible que les compositions de vingt minutes écrites sous l’influence de produits bizarres.

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Profusion: RewoTower

Parfois, j’ai l’impression que le petit monde du rock progressif est si clos que même une simple petite brise peut faire office d’un grand bol d’air frais. Dans le cas présent, la petite brise vient d’Italie et s’appelle RewoTower, le dernier album de Profusion.

De prime abord, le rock progressif de Profusion est plutôt classique: un peu de néo-prog, quelques mélodies dinosauriennes, deux ou trois accords de guitare qui mordent. Simple, mais de bon goût et bien maîtrisé. Mais assez rapidement, on trouve dans RewoTower des éléments plus disparates: jazz-rock, soul, musiques du monde. Le nom “Profusion” serait-il une profession de foi?

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Rhapsody: Ascending to Infinity

Il faut pas croire, mais quand je fais des chroniques d’album, je fais toujours quelques recherches. C’est d’ailleurs en regardant deux-trois trucs sur ce nouvel album de Rhapsody, intitulé Ascending to Infinity, que je me suis aperçu qu’il y a désormais deux Rhapsody et celui-ci est le seul, le vrai, l’unique avec Luca Turilli.

 

Lacuna Coil: Dark Adrenaline

Lacuna Coil et moi, c’est compliqué. En ce moment, je suis en train d’écouter Dark Adrenaline et j’aime plutôt bien. Le souci est que, dans mon expérience, le métal semi-progressif, tendance nu-métal, à deux voix du groupe italien a tendance à me lasser assez vite. Pour être plus précis, à l’écoute, il me vient assez rapidement à l’esprit que ça tourne en rond.

Donc, pour le moment, Dark Adrenaline est encore dans la période “état de grâce” et je me prends de nouveau à bien apprécier l’album. À vrai dire, et ce malgré mes réserves sus-mentionnées, j’ai toujours bien aimé Lacuna Coil; je dois avouer avoir toujours eu un faible pour les duos vocaux mixtes, c’est pourquoi je suis une des rares personnes à apprécier la présence de Marko Hiettala sur les albums de Nightwish. Dans le cas présent, Cristina Scabbia et Andrea Ferro sont très efficace.

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Anima Morte: The Nightmare Becomes Reality

Si je vous parle aujourd’hui d’Anima Morte et de son album The Nightmare Becomes Reality, c’est en partie parce que la Confrèrie secrète du rock progressif m’a adressé un avertissement: à force de parler de jeux de rôle et de bouquins, je risque de perdre ma carte de prog-head et, du coup, n’être plus réduit qu’à chroniquer du Justin Bieber. Franchement, personne n’a mérité ça. Même Justin Bieber.

En partie seulement, parce qu’il s’agit d’un très bon album de rock progressif instrumental, même s’il y a un peu tromperie sur la marchandise. En effet, et comme vous pouvez le juger sur la pochette, tout est fait pour suggérer une ambiance façon musique de film d’horreur italien de la “grande époque” Dario Argento et consors. La musique, cependant et quoi qu’excellente, n’a qu’un rapport assez ténu avec une bande originale. Et en fait d’Italie, le quatuor derrière Anima Morte est suédois.

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The Watch: Timeless

Il y a ceux, comme Steve Hackett, qui ont gardé de Genesis un héritage filtré par près de quarante année de pratique et il y a ceux, comme The Watch, qui déboulent avec leur dernier album Timeless directement d’un univers parallèle où on est en 1976 et Peter Gabriel n’a jamais quitté le groupe.

OK, je vous avais déjà servi une théorie aussi fumeuse lors de ma dernière chronique sur ce groupe italien qui va tellement loin dans le rétro-progressif qu’ils sont plus Genesis que Genesis eux-mêmes. Il n’empêche que ce Timeless porte fort bien son nom et aurait tout aussi bien pu être, sinon enregistré, du moins composé il y a quarante ans.

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Le Orme: La via della seta

En voyant le titre de ce billet sur La via della seta, dernier album en date des vétérans du rock progressive italiano Le Orme, j’entends déjà certains de mes confrères en progitude de balancer, sur un ton narquois, “c’est à c’t’heure-ci qu’t’arrives?”

J’avoue. Ce d’autant plus que ce n’est pas le premier album de ce groupe que j’acquiers, mais le précédent (acheté lors d’un séjour à Rome) m’avait laissé un souvenir si périssable que j’en ai oublié le titre. Ce n’est définitivement pas le cas de celui-ci.

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Il tempio delle clessidre

Je ne suis pas un grand fan du sous-genre dit “rock progressivo italiano” et qui désigne le style musical typique d’une pétée de groupes transalpins qui me sont tous plus inconnus les uns que les autres. Néanmoins, je me suis laissé tenter par le premier album éponyme de Il tempio delle clessidre, principalement sur la recommandation du dernier Prog-résiste.

J’ai failli le regretter, mais failli seulement. Il m’a bien fallu une douzaine d’écoutes pour passer outre l’agacement causé par le chant en italien – la chanson italienne parvenant à l’exploit de m’agacer presqu’autant que la chanson française – et découvrir une musique certes peu originale, mais complexe, très travaillée et donnant lieu à une foule de morceaux de bravoure époustouflants.

La première à laquelle m’a fait penser la musique d’Il tempio delle clessidre, c’est certains groupes de rock progressif des années 1980-1990, comme Galadriel ou Clepsydra, mais également des plus anciens comme Emerson Lake & Palmer ou Van der Graaf Generator. C’est une musique qui déborde de claviers, principalement ceux à sonorité vintage; de ce point de vue, ça me rappelle également le Tardigrade de Simon Says.

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Aucan au Romandie de Lausanne

Le groupe italien Aucan, c’est un peu Jekyll et Hyde : on les attend math-rock, les voici dubstep, on les croit électro aux albums qui baffent un peu et on les trouve électro qui baffe énormément en concert. C’est, en très gros et en très résumé, le bilan que je tire de leur prestation au Romandie de Lausanne, hier.

Eh oui, car votre tonton Alias ne craint pas le poids des ans et enchaîne festival majeur et concert de musique qui poutre dans la même semaine – sans oublier la Fête du Jeu samedi prochain à Saxon, mais je vous en reparlerai (genre, dimanche). Ça se paiera, mais baste : je suis en vacances, je fais ce que je veux d’abord !

Donc Aucan. C’est juste la deuxième fois en autant d’années que j’assiste à la prestation live de ce trio d’excités – la précédente étant au Queen Kong Club de Neuchâtel – et, malgré le fait que leur dubstep électronique remuant n’est pas exactement ma musique de prédilection, je ne m’en lasse pas. Cette fois, j’avais même emmené la fine équipe de 2 dés sans faces dans mon sillage, prétextant la fin du projet Nobilis 3 (je vous en reparlerai aussi ; ce fut épique).

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Aucan: Black Rainbow

Bon, j’avoue que la raison principale de cette chronique de Black Rainbow est que j’ai encore des souvenirs émus de l’album éponyme d’Aucan, groupe italien qui est passé en moins de deux ans du math-rock au dubstep, ce qui n’est pas vraiment mon style. L’évolution n’est pas vraiment une surprise, l’EP DNA avait montré la voie et le groupe s’oriente encore plus vers le tout-électronique avec cet album.

Mais style ou pas, Aucan, ça poutre! C’est pas vraiment du tchic-poum pour yo! à casquette venu pécho dans l’équivalent local d’un Macumba suintant de mauvais goût et de musique sponsorisée. Déjà, pour les avoir vus en concert, c’est pas vraiment du paisible, chose confirmée par cet album: la section rythmique a beau être pilotée par ordinateur, elle a de quoi guérir le hoquet d’un batteur de speed-métal. L’adjonction de vocaux, chose récente dans l’histoire du groupe, n’est pas toujours très heureuse, mais pas particulièrement gênante.

Il faut écouter des morceaux comme “Red Minoga”, “Away!” ou le très bien nommé “Sound Pressure Level”: niveau tabassage, ça ne fait pas semblant. La musique d’Aucan y explose comme un chaos hystérique et syncopé, une sorte de montagne russe sonore. Après, dans Black Rainbow, il y a pas mal de morceaux plus calmes qui, je dois le dire, m’intéressent beaucoup moins, même s’il y a des électronneries bien décapsulantes, par exemple “Underwater Music” qui me rappelle un peu Pendulum.

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Atto IV: Shattered Lines

Il y a rock progressif italien et rock progressif italien. Pour être précis, il existe un sous-genre du rock progressif, le rock progressivo italiano; Atto IV (prononcez “atto quatro”) est un groupe de rock progressif italien qui, si j’en juge par leur tout nouvel album Shattered Lines, fait plutôt dans le néo-prog moderne, le genre de musique avec de l’énergie par mégajoules, des compositions complexes et souvent déjantées. À moins, bien entendu, que je n’aie absolument rien compris au rock progressivo italiano, ce qui ne m’étonnerait qu’à moitié.

Mais foin des étiquettes, quid de la musique? Par “néo-prog moderne”, j’entend un rock progressif en apparence simplifié, qui n’a pas peur de donner dans les mélodies accrocheuses et qui, surtout, a découvert que depuis Marillion, il y a eu des groupes comme Dream Theater ou Porcupine Tree et que c’était vachement bien. Du coup, on a droit à des soli de guitares agressives et de claviers débridés et, surtout, des compositions que n’hésitent que rarement à passer la barre des cinq minutes.

Le truc intéressant avec Atto IV, c’est que les morceaux sont souvent des compositions complexes en tableaux multiples, mais avec une bonne cohérence. Témoin “Bad Dream”, qui arrive en deuxième position sur l’album et entraîne l’auditeur dans un tumulte onirique, certes, mais surtout énergique. En fait, le groupe aligne souvent des sonorités classiques, mais en les accommodant à sa sauce. L’intro de “Ecce Homo” a déjà été entendue maintes fois, mais son traitement est original et ne sert en plus que d’intro à cinq minutes passablement déjantées, rappelant des groupes comme Cairo ou même Van der Graaf Generator.

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Secret Sphere: Archetype

Si Archetype est le sixième album que les Italiens de Secret Sphere ont produit en un peu plus de dix ans, c’est un album qui vient de beaucoup plus loin. Certes, son style est de base un power-métal symphonique raisonnablement moderne, mais il y a dans sa musique une bonne dose d’ADN plus ancien, des ancêtres qui s’apparentent aux Prophet, Triumph ou Joshua que j’écoutais quand j’étais jeune.

Pas que ce soit un mal en soi – sinon que ce sont tout de même des souvenirs qui remontent au temps où il y avait encore un Mur de Berlin – mais c’est pour dire qu’aussi agréable que soit l’écoute de cet Archetype, l’album mérite un peu son nom: il ne faut pas trop y chercher de l’originalité à tout crin.

Peut-être pas très original, mais diantrement efficace; au reste, le power-métal est un genre qui, à mon avis, pardonne beaucoup à ceux qui savent jouer sur l’énergie et la compétence musicale. Dans le domaine, les musiciens de Secret Sphere ne sont pas des manchots et on notera par exemple des claviers très inspirés, comme sur “The Scars That You Can’t See”, morceau en demi-teinte qui calme un peu les ardeurs des deux brûlots initiaux que sont “Line of Fire” and “Death From Above”.

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Moongarden: A Vulgar Display of Prog

Il faut parfois se méfier des idées reçues: quand on associe “rock progressif” et “Italie”, on pense souvent à ce sous-genre particulier qu’est le rock progressivo italiano (RPI pour les intimes). Moongarden n’en fait pas partie et son dernier album en date (sorti en 2009, mais je ne l’ai trouvé qu’il y a quelques jours), A Vulgar Display of Prog – rien que le titre m’amuse – est bien plus original qu’on pourrait le penser de prime abord.

Et pourtant, après l’écoute de quelques minutes – OK, beaucoup de minutes: c’est du prog, tout de même – , on serait en droit de se dire que, d’accord, ce n’est pas du RPI, mais du néo-prog tout aussi classique. Et paf! déboule un morceau comme “MDMA” et ses éléments électroniques, sa suite à la Tangerine Dream et les parties rap de “Compression” et les certitudes sont chamboulées. Oh oui! j’aime quand tu me chamboules les certitudes!

Bon, il faut être honnête: mis à part une certaine originalité dans le traitement de quelques morceaux et une envie manifeste d’intégrer une poignée d’éléments stylistiques plus modernes dans le rock progressif, la musique de Moongarden est quand même en grande partie du néo-prog classique, avec ses morceaux kilométriques aux ambiances alambiquées et ses mélodies en apparence simples, mais bien travaillées. Ça sonne frais et moderne, mais ce n’est pas non plus de l’expérimental acrobatique.

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Fjieri: Endless

D’ordinaire, la notion de rock italien a tendance à évoquer en moi les souvenirs douloureux de minets en boguet Piaggio qui écoutaient du Eros Ramazzotti ou une quelconque abomination du genre. Depuis, un groupe comme VIII Strada a beaucoup fait pour changer mon point de vue et Endless, nouvel album du groupe Fjieri, apporte également sa boule de démolition à cette construction de jeunesse et vaguement xénophobe.