Wolverine: Communication Lost

Ça fait un petit moment que Communication Lost, dernier album des Suédois de Wolverine, m’est parvenu par des chemins détournés et que j’attendais impatiemment sa sortie officielle pour vous en parler. Parce que dans le genre concept album de métal progressif sombre et torturé, c’est du très bon et du très grand!

Communication Lost s’inspire des moments difficiles qu’a connu le groupe, au bord de la séparation après leur précédent album, Still (2006). Pour vous le situer, c’est un petit peu comme si Pain of Salvation avait décidé de se plonger dans les thèmes introspectifs et déprimants d’un Fates Warning, le tout avec le côté concept album, donc avec des thèmes musicaux qui se retrouvent et se répètent tout au long de l’album. D’un point de vue métal, ce n’est pas très excité: la plupart des morceaux sont plutôt lents ou mid-tempo, mais c’est impressionnant de maîtrise.

Après la courte intro de rigueur, “Into the Great Nothing” pose tout de suite les choses avec son faux rythme et son métal résolument vocal: la voix puissante de Stefan Zell est ultraprésente tout au long de l’album, il est en le narrateur. On en retrouve les échos dans “Your Favourite War” et son refrain forgive me for your sins, mais pas sans que “Poison Ivy” et son violon ne viennent s’intercaler comme une pause entre les orages émotionnels que constituent ces deux morceaux.

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Within Temptation: The Unforgiving

Le nouvel album de Within Temptation, The Unforgiving est techniquement mon premier contact avec ce groupe hollandais de métal symphonique à chanteuse et, pour un premier contact, il est plutôt convaincant. Bon, en fait, ce n’est pas tout à fait exact, puisque j’avais déjà chroniqué dans ces pages leur album live, Black Symphony. Ce dernier ne m’ayant pas laissé un souvenir impérissable, je n’attendais pas grand-chose et, pour le coup, la surprise est plutôt plaisante.

Exit les trémolos gothiques, Within Temptation a décidé de se concentrer plus sur le côté symphonique narratif pour un concept-album qui parle de personnes qui se retrouvent du mauvais côté de la vie – non parce qu’ils sont malveillants, mais parce qu’ils ont un jour pris une mauvaise décision – et qui sont engagés par la mystérieuse Mother Maiden pour redresser les torts. On donne dans l’ambitieux, puisque le concept se décline également en comic-book et en courts-métrages.

Déjà, en soit, c’est plutôt impressionnant, mais on est ici pour causer zique, qu’en est-il? Comme mentionné, Within Temptation abandonne ici la plupart de ses oripeaux de métal goth; si j’osais la comparaison, je dirais que le groupe a décidé de sortir de sa crise d’adolescence et d’entrer dans le monde des groupes de métal adultes. Sauf que j’ai du mal à écrire les mots “groupes de métal adultes” sans ricaner intérieurement. Alors sans aller jusque là, on dira que la musique de The Unforgiving fait montre de nettement plus de maturité que ce que j’avais pu entendre du groupe jusqu’à maintenant.

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The Box: Le Horla, d’après Guy de Maupassant

Coïncidence: je découvre cet album Le Horla, d’après Guy de Maupassant du groupe de prog canadien The Box peu de temps après avoir rattrapé mon retard et lu ce classique de la littérature fantastique. Et, pour le coup, je ne suis doublement pas déçu du voyage. Autant la nouvelle, typique de la littérature dite “d’épouvante” de la première moitié du XIXe siècle, est sympathique et se laisse lire sans faim, autant l’album qui en est inspiré est un écrin remarquable à cette histoire de double maléfique et de possession.

Je ne connaissais pas The Box, malgré ses quelques trente ans d’existence; il faut dire que le groupe a fait aussi plusieurs pauses et n’a réellement été actif que pendant la moitié de cette période; il est aussi surtout connu au Canada et j’ai l’impression que ce Horla est leur premier album qui a réellement un impact en dehors de leur pays d’origine. Et quel impact!

Si j’aurais du mal à qualifier d’original le rock progressif à l’ancienne, quelque peu minimaliste, qui compose la plus grande partie de l’album, il faut avouer que, combiné aux textes de Maupassant et à la voix de Jean-Marc Pisapia, le style colle à merveille avec ses accents de Genesis époque Gabriel et, surtout, une ambiance qui n’est pas sans me rappeler un de mes albums préférés, Bienvenue au conseil d’administration, de Pulsar. On retrouve dans Le Horla cette même théâtralité, ce même monologue d’un homme aux prises avec une situation qui lui échappe complètement.

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Pallas: XXV

Pour vous parler de XXV, dernier album des Britanniques de Pallas, il va encore falloir que je vous narre une belle histoire de tonton Alias ou, à tout le moins, remonter dans le temps jusqu’à cette époque où le néo-prog était presque à la mode. En 1986, Pallas sort The Wedge, un album qui contraste avec la production habituelle du genre par une section rythmique hyperactive et une énergie proche du métal. Un de mes albums préférés, mais hélas le dernier pour Pallas avant une dizaine d’années.

Hélas encore, les nouveaux albums du groupes, sortis à un rythme homéopathique depuis, ne m’ont jamais convaincus. Jusqu’à ce XXV, qui semble être la suite du concept-album The Sentinel, premier vrai album du groupe sorti en 1984. Il y a vingt-cinq ans, donc; d’où le titre. Et là, dès l’intro, j’y crois: grosse rythmique qui poutre, claviers très électroniques qui me rappellent un peu Saga, extraits d’émission radio-télé pour poser l’ambiance: ça y est, je tiens le nouveau The Wedge!

Ou pas.

Soyons clair, XXV n’est pas un The Wedge-bis. J’aurais bien aimé, mais ce n’est pas le cas. Cela dit, question qualité et style, c’est pas loin et c’est largement le plus convainquant des albums de Pallas de ces dix dernières années. Le groupe a repris des couleurs et surtout renoué avec un goût certain pour la virtuosité. Niveau compositions, ce n’est pas toujours ça (disons surtout qu’il y a pas mal de bidules qui me font grincer des dents ou bâiller très fort), mais les musiciens n’ont eux pas oublié par quel bout on tient un instrument.

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Autumn Hour: Dethroned

Dethroned, premier album du groupe américain Autumn Hour, aurait dû me plaire, sauf que non; ce qui nous change du Pendulum précédemment chroniqué, qui n’aurait pas dû me plaire, sauf que si. Car, en théorie, Autumn Hour est un groupe de métal progressif qui tire vers le métal extrême, ce qui n’est pas étonnant, quand on sait qu’un des membres du groupe a également fait partie d’un des précurseurs du genre, Watchtower.

C’est une partie du problème: Watchtower, qui faisait déjà de l’extreme-tech métal dans les années 1980, ne m’a jamais enthousiasmé et je considère son successeur, Spiral Architect, comme étant mon asymptote musicale en la matière: la limite supérieure de ce que je peux supporter dans la catégorie. Comme Autumn Hour hérite d’à peu près les mêmes tendances hystérico-suraigües que son ancêtre, ça commence mal.

La deuxième partie du problème est que cet album n’est absolument pas cohérent. Ce qui est d’autant moins une bonne nouvelle que la page officielle du groupe prétend qu’il s’agit d’un concept-album (su r le thème de la Singularité, rien de moins). On a des bouts qui font certes métal prog, d’autres qui font métal plus classique et des trucs qui font penser à du hard-FM mal dégrossi. À tel point que j’ai presque l’impression d’avoir trois groupes différents sur le même album.

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