Station Metropolis Direction Coruscant n’est pas un ouvrage de science-fiction, mais c’est un ouvrage qui parle de science-fiction. Alain Musset est géographe et il s’intéresse ici à la représentation des villes et leur réalité sociale dans la science-fiction.

Metropolis, c’est bien entendu la cité éponyme du film de Fritz Lang (1929); quant à Coruscant, c’est la ville-planète capitale de la République, puis de l’Empire dans Star Wars. C’est principalement sur des deux exemples – et surtout sur le second – que l’auteur s’appuie pour parler des villes de la SF. Ce ne sont bien sûr pas les seules.

Sous-titré « Villes, science-fiction et sciences sociales », Station Metropolis Direction Coruscant est un ouvrage qui a un peu le cul entre deux chaises: il est trop superficiel pour être vraiment un ouvrage académique, mais il fait appel à beaucoup trop de notions érudites pour être considéré comme un « simple » panorama de l’image de la ville dans la science-fiction. Ce n’est pas un mal, mais mieux vaut le savoir avant de s’en faire des idées fausses.

Il se compose de quatre parties, encadrées comme il se doit par une introduction et une conclusion et complété par une bibliographie conséquente qui touche un peu tous les horizons: films, séries, livres, bandes dessinées, comics et manga.

Cela dit, quand on lit les intitulés des quatre parties, qui incluent « monstruopole », « peur » et « contrôle », un premier aspect saute aux yeux: Station Metropolis Direction Coruscant n’aborde pas la ville de la façon la plus positive qui soit. Certes, la science-fiction en elle-même n’est pas tendre non plus pour les paysages urbains, mais je trouve qu’il manque un aspect sur les villes-utopies.

Pour moi, c’est un peu le principal défaut du bouquin. Après, je dois avouer que je serais bien en peine de citer des exemples d’utopies urbaines dans la science-fiction, mais je pense qu’il y aurait des trucs à chercher. Le côté « vivre ensemble » annoncé en quatrième de couverture n’est pas vraiment abordé.

J’ai aussi eu l’impression que pas mal des exemples datent un peu et qu’il y aurait là encore matière à chercher parmi des auteurs plus contemporains. Pour dire vrai, j’ai eu l’impression que l’auteur citait surtout des auteurs et des œuvres que lui aimait bien. On sent notamment le fan de l’univers étendu Star Wars (pré-Épisode VII) au vu du nombre de références utilisées.

Cela dit, ces défauts sont un peu du stade du chipotage. J’ai été content de trouver pas mal de thématiques tout à fait d’actualité dans Station Metropolis Direction Coruscant, notamment sur la société de surveillance et sur la non-neutralité des algorithmes.

Si vous cherchez un texte qui explore à la fois la science-fiction et les villes d’aujourd’hui – car, rappelez-vous, la science-fiction est une littérature du temps présentStation Metropolis Direction Coruscant est une lecture tout à fait recommandable, parue chez Le Bélial.

D’autres avis chez Lune, Aelinael, Xapur, Le Maki, De l’autre côté des livres et bien d’autres.

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