“Souvenirs d’un détective à vapeur”, de Viat et Olav Koulikov

Souvenirs d’un détective à vapeur, c’est d’abord l’histoire de manuscrits retrouvés dans une malle au grenier par Olav Koulikov, fils de Viatcheslav, lui même compagnon du grand détective de l’an 3000, Jan Marcus Bodichiev.

C’est aussi la suite de Mémoires d’un détective à vapeur, que j’avais chroniqué à l’époque et qui faisait partie de la première Saison de l’Étrange. C’est donc par ce curieux assemblages de manuscrits épars que je commence la deuxième saison de ce label.

L’ouvrage est donc présenté comme une collection de textes, plus ou moins fragmentaires, sur Jan Marcus Bodichiev, un des détectives les plus fameux de l’Empire anglo-russe. Oui, parce que dans cet univers, Russie et Grande-Bretagne ont joint leurs forces dans le courant du XIXe siècle, pour devenir la puissance dominante du monde.

Et, pour tout dire, c’est le point le plus intéressant de ces Souvenirs d’un détective à vapeur. L’uchronie, pour aussi fantaisiste qu’elle soit – avec des dirigeables, sa France collectiviste et sa technologie rétrofuturiste – tient souvent la place centrale dans les histoires.

C’est bien si on aime les contextes un peu fumeux, un peu utopistes, qui mélangent slavismes, dieselpunk et une Londres post-victorienne mitigée sixties. Oui, parce que “l’an 3000” annoncé dans le résumé est due à un changement de calendrier, quand l’Empire anglo-russe a adopté le calendrier bouddhiste.

Sans parler des expériences sociales françaises façon Mai-68 et une San Francisco – pardon, Saint-Francisbourg – inspirée par Frank Lloyd Wright. J’ai d’ailleurs l’impression que les auteurs (?) ont une passion pour l’architecture, car c’est un thème qui revient souvent.

Par contre, si on vient à cet ouvrage avec des envies d’enquêtes dans la droite ligne des Grands détectives du tournant du XXe siècle, on risque la déception. Les affaires que traite Bodichiev sont plutôt linéaires et, si on peut s’amuser de la présence de quelques rares stars (le name-dropping typique des uchronies est ici plutôt sage), elles me paraissent un peu le parent pauvre de la narration.

Ce sont des critiques que j’avais déjà émises pour le premier ouvrage. Dans l’absolu, elles restent valables, même si j’ai l’impression qu’elles sont moins marquées ici. Les points négatifs sont moindres et les points positifs plus notables.

Je signalerais cependant que Souvenirs d’un détective à vapeur souffre d’une relecture bâclée, qui a laissé passé nombre de coquilles. À ce point, c’est même très gênant.

Cependant, j’ai plutôt bien aimé ce curieux objet: les histoires sont en général intéressantes, à défaut de passionnantes, et les notes d’Olav, qui explique son travail de reconstitution, plutôt bienvenues. Je le recommande donc, mais plutôt aux amateurs d’uchronie dieselpunk.

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2 réflexions au sujet de ““Souvenirs d’un détective à vapeur”, de Viat et Olav Koulikov”

  1. Je n’en avais jamais entendu parler, mais c’est typiquement le genre d’univers uchronique et de roman qui peut me plaire. Merci pour la découverte !

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