On a beau se la jouer vieux geek blasé, railler le consumérisme et vomir Disney, les films Star Wars restent des passages obligés et rares sont ceux d’entre nous qui n’iront pas voir Rogue One, le dernier long-métrage en date de la saga.

Rogue One est un épisode indépendant, qui se situe peu de temps avant l’épisode IV (A New Hope, pour ceux qui se la pètent) et qui raconte comment un petit groupe de rebelles va partir à la recherche des plans de l’Étoile Noire.

(À ce stade, je préfère prévenir: ça va un peu divulgâcher, comme on dit vulgairement. Un peu.)

J’ai vu moult commentaires passer sur ce film; certains dithyrambiques, d’autres plus acides qu’une dissection de xénomorphe d’Alien. Vous allez rire: mon avis se situe quelque peu entre les deux – mais plutôt positif quand même.

En fait, Rogue One m’a laissé un sentiment confus, un peu comme si quelqu’un avait essayé de faire un film de guerre – parce que oui, Rogue One est avant tout un film de guerre – et l’avait ensuite transposé dans l’univers Star Wars. Il y a des trucs qui donnent l’impression de ne pas coller.

Quelque part, Star Wars, c’est un peu du pulp dans l’espace, avec des héros qui sauvent le monde (ou les mondes), des décors impressionnants, mais sans profondeur, des batailles homériques, mais qui tiennent beaucoup de la bagarre de bar ou du duel d’escrime pour film de cape et d’épée.

Du coup, quand on projette dans cet univers une vraie bataille, avec des vrais morts – plein de vrais morts, genre “tout le monde y passe” – ça casse l’ambiance. On me rétorquera qu’il y avait déjà un peu ça dans la bataille sur Endor, mais juste un peu; là, c’est le cœur du film.

Ceci posé, le fait que le monde gagne en profondeur est une bonne chose. Quand j’avais chroniqué l’épisode VII, The Force Awakens, j’avais dit que, pour une fois, on voyait les vraies gens; c’est également le cas pour Rogue One, encore plus même. Les séquences dans la ville sainte de Jeddah sont vivantes et c’est très cool.

Idem pour les personnages, que j’ai trouvé plus intéressants, car souvent truffés de petits défauts qui font vrai. Les fans de Firefly noteront que c’est Alan Tudik – Wash – qui prête sa voix à l’androïde K-2S0 aux faux airs de Marvin du Guide du Routard Galactique.

Les batailles spatiales et aériennes sont également bien impressionnantes. Il y a du dogfight par wagons. Par contre, je suis toujours étonné – et un peu déçu – par l’absence de batailles entre “gros lourds”: les grands vaisseaux ne semblent être là que pour transporter les plus petits et faire office de DCA mouvante.

Rogue One n’est à mon avis pas la grosse baffe que décrivent certains de mes contacts les plus enthousiastes, mais je ne vois pas non plus de raisons de dire que c’est une bouse mal inspirée. C’est un film d’action à grand spectacle très honorable, peut-être un peu bizarre dans son mélange “Douze Salopards version Star Wars” et avec une tendance parfois un peu forcée à vouloir raccrocher les wagons avec la suite.

Bonus: la bande-annonce

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