Il faut pas croire, mais quand je fais des chroniques d’album, je fais toujours quelques recherches. C’est d’ailleurs en regardant deux-trois trucs sur ce nouvel album de Rhapsody, intitulé Ascending to Infinity, que je me suis aperçu qu’il y a désormais deux Rhapsody et celui-ci est le seul, le vrai, l’unique avec Luca Turilli.

Bon, faudra voir ce que va faire l’autre (Rhapsody of Fire), mais j’ai un peu l’impression que ça va être le même genre: un million de notes au mètre cube et vocaux en italien, anglais et latin. Parce que Rhapsody et Luca Turilli, c’est un peu la référence en matière de métal symphonique. En fait, le terme “asymptote” serait plus juste, parce que je ne suis pas sûr qu’on puisse dépasser en densité ce que fait Rhapsody sans créer une sorte de trou noir musical.

Grosso-modo, vous prenez du métal symphonique. Vous rajoutez encore du métal symphonique, puis un orchestre symphonique, pour faire bonne mesure (ou deux si vous en avez un autre sous la main). Saupoudrez de références baroques (beaucoup de références baroques) et complétez par un chanteur-guitariste compositeur qui se la pète, mais avec de bonnes raisons de se la péter.

À ce stade, si la musique de Nightwish évoque des anges et des démons qui se tapent dessus avec des pales d’hélicoptères, Rhapsody, c’est une version vénitienne de Gurren Lagann, où des robots de combats façon armures médiévales d’apparat se lanceraient des galaxies à la tête. C’est du métal symphonique à la valaisanne: pas subtil.

Une fois ceci posé, Ascending to Infinity se révèle être plutôt un bon album, plus réussi que le précédent From Chaos to Eternity (on constatera d’ailleurs une certaine similitude de titres). Disons qu’il comporte quand même un peu moins de clichés, même si ce n’est pas évident à voir la liste des morceaux, entre “Dante’s Inferno”, “Excalibur”, “Dark Fate of Atlantis” ou “Clash of the Titans”.

Ce n’est pas exactement le truc le plus original qu’il m’ait été donné d’écouter – surtout après deux autres albums de Rhapsody of Fire, mais Ascending to Infinity est une fois encore réalisé avec un savoir-faire certain et comporte assez peu de temps morts. Sous la tonne métrique de fanfreluche se cache une bonne dose de qualité. En bonus, Rhapsody se permet une très réussie reprise du “March of Time” de Helloween.

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