Katelyn, une jeune femme qui joue les hôtesses sur un yacht de milliardaires, est la seule survivante d’une attaque biologique. La seule? Pas vraiment, l’assassin aussi s’est enfui après avoir empoisonné ses victimes: lui et Kathelyn sont des Résistants, titre du roman de Thierry Crouzet.
J’ai découvert cet auteur avec son magistral One Minute, publié sur Wattpad. Ici, il s’attaque à deux genres à la fois: le thriller – légèrement d’anticipation, puisque se déroulant entre 2017 et 2019 – et le roman médical. Un mélange plutôt bizarre en apparence, mais qui s’appuie sur une crainte bien réelle: l’apparition des bactéries bio-résistantes, un défi majeur pour l’avenir.
Je dois avouer ne pas avoir été convaincu par Résistants dans son ensemble. Le mélange peine à prendre: le thriller est intéressant, les parties médicales sur les antibiotiques, leurs abus, leurs alternatives et les sujets annexes sont fascinants.
Le souci, c’est le personnage de Katelyn, que je n’ai pas trouvé très intéressant. Enfin, pour être précis, je n’ai pas été convaincu par elle ni par ses motivations. Pourtant, elles sont logiques et rien n’est très choquant dans ses actions. Même les choses un peu bizarres autour des protagonistes et antagonistes s’expliquent.
En fait, je suppose que le problème principal de ce roman, c’est que je n’ai pas réussi à rentrer dedans. C’est encore un cas de “c’est pas toi, c’est moi”, quelque part. Le fait est que j’ai commencé Résistants peu avant mon accident et que je ne l’ai terminé qu’il y a deux jours; pour un thriller, ça la fiche mal.
Néanmoins, c’est un bouquin qui a de sérieuses qualités. Comme mentionné, les parties médicales sont très intéressantes; Thierry Crouzet, qui avait déjà travaillé avec les Hôpitaux universitaires de Genève sur Le Geste qui sauve, a bénéficié d’un soutien scientifique des plus grands spécialistes sur le sujet. Il y a là un travail énorme, complété en annexe par une chronologie (et, en numérique, par des liens vers les textes de référence).
Résistants ne m’a pas convaincu, mais ce n’est pas une raison pour l’éviter. Il a un côté un peu bizarre, mi-chair, mi-poisson, mais il a de vrais arguments pour ceux qui s’intéressent à l’épidémiologie et aux risques autour des antibiotiques.
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