Petit burn-out rôliste?

Bon, ne dramatisons pas: je ne vais pas brûler mes bouquins de règles et me retirer dans un monastère bosno-moldave pour y méditer sur la vacuité de l’existence face au Grand D20 Dans Le Ciel, mais n’empêche que, depuis la partie de Feng Shui de ce samedi, je me pose quelques questions existentielles. Au niveau ludique, tout au moins.

En fait, le problème est connu et classique: mes cercles ludiques sont très limités et ça commence à virer à la consanguinité. Je ne joue qu’en convention (et, du coup, à Tigres Volants), plus rarement avec la bande habituelle (dite du “Tigres Volants Canal Historique”, qui compte tout de suite trois joueurs) ou, encore plus rarement, avec Thias quand il descend sur la Romandie. En d’autres termes, je joue un peu toujours aux mêmes jeux et avec les mêmes personnes.

Donc, coup de mou samedi soir, après une partie de Feng Shui que j’avais trouvée peu inspirée, mais qui avait bien plu à la bande habituelle. Ce genre dissonance n’aide pas non plus, vu que j’ai l’impression que tout le monde s’amuse, sauf moi. Je dirais bien que c’est de la faute de mes joueurs, qui refusent de faire MJ et, qui plus est, aiment les jeux de pur pop-corn, mais le problème est aussi que je commence à me lasser de ce modèle.

Alors soit je fais autre chose et je risque de frustrer trois personnes, soit je continue et je m’emmerde. Évidemment, il y aurait une troisième solution, qui consisterait à trouver d’autres joueurs, ailleurs, avec qui jouer. Ce n’est pas toujours évident.

Il fut un temps où je jouais à Mage avec un petit groupe, mais ça n’a pas duré pour tout un tas de raison (et, honnêtement, je m’amusais moyennement) et un autre où j’allais jusqu’à faire cent bornes le samedi pour aller jouer avec les vrais-faux Montheysans (Psychée, BBS and co.). C’est sympa de faire un break, mais ces parties longue distance impliquent toujours une logistique un peu complexe.  La présence de Cuchulain dans les parages avait aussi permis de changer un peu de style et de jeu.

L’idéal, ce serait de trouver un club pas trop loin de chez moi où je pourrais jouer de temps en temps; évidemment, la plupart des jeux auxquels les gens jouent dans les clubs (indice: ça commence par un D, ça finit aussi par un D et il y a un & au milieu) ne m’intéressent pas. Mais bon, on peut toujours chercher et, dans l’intervalle, essayer de trouver la perle rare en terme de jeu qui réveille un peu moj intérêt sans faire fuir ma bande de joueurs.

(Photo Leo Reynolds via Flickr sous licence Creative Commons non-commerciale share-alike.)

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38 réflexions au sujet de “Petit burn-out rôliste?”

  1. Salut! Nous on a eu un phénomène inverse avec les potes. L’éloignement géographique (aux 4 coins de la France) avait rendu le jdr impossible. Heureusement certains sont revenus en leurs terres nordiques et nous avons repris de façon limitée (car la vie familiale est aussi présente) sur un rythme minimum de 2 fois par an (mais depuis quelques temps nous sommes sur du bimestriel). Ce qui nous sauve de l’ennui c’est que chacun (même si ce n’est pas son goût) accepte de faire MJ et nous alternons des parties one-shot sur certains jeux sans lendemains et un ou 2 fil rouge, comme rêve de Dragon (depuis 7 ans) et plus récemment un bon vieux Marvel super heroes (depuis 1 an environ). C’est le manque qui a crée l’envie et c’est la variété qui maintient le plaisir. Le maître qui ne souhaite pas maîtriser le dit simplement; les autres sont capables d’entendre. Dernière chose, on a testé il y a quelques mois le système jdr par vidéo conf avec le programme OOVOO. C’était intéressant, même si ce modèle a ses limites, ça permet en adaptant à la vidéo conf, de faire une partie de chez soi et donc d’éviter les désagréments du déplacement…

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    • Oovoo, le problème pour moi, c’est que ça ne marche pas sous linux, malheureusement. Faudrait vraiment que Teamspeak ajoute la vidéo…

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  2. Y a pas la Horde, Aplune voire le SIDH qui font du jdr sur GE, en dehors de leur conv?

    Sinon il reste la solution de jouer moins souvent tout simplement, ou de passer au GN 🙂

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    • C’est sûr que le GN va résoudre mon problème de “jouer à des jeux qui ne m’enthousiasment pas”… 😉

      SIDH, je ne suis pas sûr qu’il soient sur Genève, mais oui, il y a La Horde, Aplune (qui est un peu de l’autre côté du canton) et les Gnolus (Gnomes ludiques). Faut que je voie ce qu’ils proposent, parce que si c’est pour avoir le choix entre D&D 4 ou Pathfinder (“À quel jeu de rôle vous jouez?” “Aux deux”), ça ne va pas le faire…

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  3. Je connais ce phénomène, je m’y suis confronté quelques fois dans ma vie de rôliste, et ce n’est pas toujours plaisant il faut le dire. Ce que je te proposerais en fait serait de nous rejoindre sur Lausanne quand on teste des trucs (Passages, YK, etc.)

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  4. Si je puis me permettre une remarque, tu devrais peut être te lancer avec tes joueurs habituels dans une période de one-shots sur des jdr apéros, les plus variés possibles, de 3:16 à Lacuna en passant par Montségur 1244 ou killpuppiesforsatan, genre. Ca, et éventuellement des jeu de société prenant des choses au jdr (ou des jdr prenant des choses au jeu de société), comme Detective Conseil, Fiasco, etc.
    Avoir une période touche-à-tout vous permettrait peut être à tous de renouveler vos horizons et de faire des choix nouveaux pour vos parties (avec, qui sait, peut être une ou deux nouvelles vocations de MJ sur des jeux sans préparation, comme Lacuna)…

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    • Je plussoie massivement ce que dit Loris (sauf sur le fait que Lacuna soit un jeu sans préparation :)).

      Si ils ont vraiment peur de se sortir les doigts du cul avec MJ tournant, fait leur une Wilderness of mirrors. Il y a aura quand même un MJ (toi) et une partie plutôt classique (avec un peu de partage de contrôle narratif selon les jets de dé), mais d’abord ils devront écrire leur scénar en live. Et la seule préparation dont tu as besoin c’est 1 ligne de pitch de mission.

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      • L’idée n’est pas mauvaise et, si je sais que j’ai des chances de la vendre à deux joueurs sur trois, la troisième va poser problème: elle n’aime que les trucs bourrins.

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        • Wilderness of mirrors peut être *très bourrin*. C’est fait pour faire du Mission:Impossible (je l’utilisais pour faire ça au XVIIIe) et les joueurs décrivement les obstacles qu’ils vont rencontrer lors du briefing. Et après ils abordent le problème comme ils le sentent, donc le bourrin c’est une option :). J’ai un CR sur le NO quelque part.

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        • Ben écoute, du Indy bourrin y’en a aussi, hein… 3:16 tout d’abord, mais aussi Hellywood (jouer un golem), Fiasco (la force brute, ça échoue souvent et y’en basés sur le Vietnam), carry: a game about war, M&OTC, etc.
          C’est pas ça qui manque, quand même…

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  5. Ahhh… je connais le problème, qui plus est je connais bien le groupe aussi et je vois de quoi tu parles 🙂

    Je continue à faire du JdR avec une fréquence de trois parties par mois en moyenne. Quelques points que j’ai noté pour éviter le burnout JdR:
    – lorsque tu le sens venir, tu arrêtes et tu fais autre chose (plateau, joueur, voire pause simple). Ce qui marche le mieux pour moi est de passer de l’autre côté de l’écran;
    – recevoir des feedbacks des joueurs boostent franchement le moral, et pas seulement le “super, c’était sympa”.
    – changer les codes: j’ai fais quelques parties avec des ambiances plus intimistes, plus dramatiques (avec mort de PJ ou PNJs importants), qui bien préparé ajoute une dimension bien apprécié des joueurs.
    – avoir une campagne qui fini. Et ensuite on commence quelque chose de vrai avec nouveaux PJs, éventuellement introduire un nouveau joueur.

    A l’occase, on peut en reparler 🙂

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    • Je vois bien le problème. En fait, je jouerais bien occasionnellement avec vous, ce qui ne cause au moins pas de problème géographique, mais la “consanguinité” que tu évoques a aussi un autre inconvénient: je n’ai rien contre les membres du groupe, mais, quand vous êtes ensemble (de mes derniers souvenirs relativement lointains), vous avez un bagage de références internes qui est si important que c’est difficile de se sentir dans le groupe. Ce n’est pas une critique, donc. Juste pour dire que c’est un truc qui me retient d’essayer de me taper l’incruste de temps en temps, même si je sais que je ne suis pas très dispo de toute façon.

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      • J’ajouterais encore que ça me tenterait bien de remonter un petit truc en tant que MJ, mais je ne sais pas si je me sens prêt et je ne sais pas sur quel jeu. Alors, charge à toi de me pousser aux fesses si ça pouvait t’intéresser 😉

        Mais je ne promets rien, hein.

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  6. C’est fort triste comme constat. Je crois qu’on passe tous par là une fois ou l’autre, pour des raisons diverses, comme en témoignent les individus ci-dessus.

    Après, pour les solutions, il n’y en a pas trente-six-mille.

    Comme on l’avait dit du côté de Noël dernier, je me présente avec plaisir à ta table pour faire un peu de sang neuf, si ta tablée le souhaite. De même, je peux voir pour t’organiser quelque chose de mon côté (bien que j’aurais l’impression d’écrire un roman de science-fi à offrir à Asimov).

    MJ

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    • Hum je connais le problème et je visualise bien la bande des 3 (tu leur feras une bise de ma part et de celle de Mme par ailleurs au passage). Le problème vient effectivement que ce soit TV ou d’autres jeux, le style est le même. Ca peut être très sympa et on a eu des parties mémorables mais au bout d’un moment on aime à varier les ambiances. Il est vrai aussi que votre petit groupe est très soudé et qu’on a parfois un peu de mal à s’y insérer (c’est souvent le problème des groupes qui jouent ensemble depuis des lustres ;). La soluce ? Jouer avec d’autres. Mes amis Haut Savoyards sont un peu trop loin mais j’ai eu un contact avec un rôliste sur Annemasse qui cherche à jouer et qui avait l’air sympa. Je te met en contact si tu veux.
      Il me semble qu’il y à un club de JDR sur les environs d’Annemasse. Le terminus du tram est peut être pas trop loin du club ? A vélo ça doit être faisable…
      Relance notre ami prof de français, il faut le travailler au corps pour le faire jouer et c’est parfois lassant mais le résultat est toujours positif.
      Si tu viens sur Paris tantôt, je peux organiser une partie de quelque chose avec ma bande histoire de varier les ambiances.
      Voilà mais craque pas Tonton ! 🙂

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    • Dis-toi plutôt que c’est comme de présenter un projet logiciel open-source à Microsoft.

      Hmmm, bon, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple…

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  7. J’ai toujours trouvé qu’après 3-4 ans, un groupe s’essouffle. Le jeu reprend du souffle quand tu as des joueurs que tu ne connais pas, qui peuvent te surprendre.
    L’autre truc que j’essaye de faire c’est minimiser la charge de travail en tant que MJ et de maximiser les chances de partie sympa, notamment en réutilisant les scénarios et en éviter les jeux qui ont tendance à attirer des gens que je n’aime pas.

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  8. Salut,
    J’ai été très ému en lisant ton billet. Je traverse moi-même ce genre de crise. J’ai longtemps été MJ pour un petit groupe de joueurs, et c’est vrai qu’à un moment, j’ai eu l’impression que je leur servais toujours la même soupe.
    J’ai fait une pause de plusieurs mois sans jdr puis un des joueurs, ou plutôt joueuse puisqu’il s’agit de ma soeur, a repris le flambeau et est passée derrière le paravent. Depuis, je suis redevenu joueur. On joue à Cthulhu (quand c’est ma soeur qui maîtrise) ou à Chroniques Oubliées (quand c’est un autre des joueurs qui maîtrise).
    Bon, certains continuent à jouer de la même manière, et c’est parfois un peu lassant mais bon, ça me permet de faire une pause et de recharger mes batteries de MJ tout en cogitant des trucs à leur proposer quand l’envie et l’occasion se présentera pour moi de redevenir MJ.
    Et c’est clair que ce n’est pas toujours aisé de trouver et de proposer à un groupe de personnes auxquelles on est habitué un nouveau jeu ou une manière différente de jouer.

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  9. En tout cas, si tu t’ennuies avec toutes ces propositions, c’est que tu fais vraiment preuve de mauvaise volonté (no comment 😉 ).

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  10. Je pense que tout “vieux” rôliste, et surtout MJ en est passé par là.

    J’ai connu des périodes d’activité intense (3 à 4 parties par semaine comme joueur et Maitre) puis de longues traversées du désert… La “vrai vie” est impitoyable et j’ai parfois l’impression de devoir défendre bec et ongle ce petit moment de liberté ludique contre pas mal de choses de la vie courante.

    Courage et patience : même si la fréquence des parties n’est plus aussi dense, j’essaye de mon côté de privilégié la qualité

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  11. Quid des Gnomes Ludiques sur Geneve?

    J’ai prononce un nom interdis… et puis il y a aussi moi qui habite Geneve

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    • Si peu interdit que je l’ai moi-même écrit quelques paragraphes plus haut.

      Je les connais pas mal, les Gnolus. Il y a pas mal de mes (très) anciens collègues en rôlisterie, même du temps du CLIC, c’est dire.

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  12. Moi je dirais que c’est ta faute mon ami
    tu as vieilli tu es devenu grognon ^_^
    Tu as essayé les tables virtuelles sinon?

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    • J’ai toujours été grognon et les mauvaises langues disent que j’ai toujours été vieux.

      Les tables virtuelles ne me branchent pas vraiment.

      En fait, en lisant les articles du blog de Greg, “Du bruit derrière le paravent”, j’en viens à avoir envie de tester des styles de jeu à la Apocalypse World ou autre. Pas forcément dans un monde post-apo, mais peut-être adapté à d’autres jeux — genre, Tigres Volants.

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