Je ne me lasserai jamais de découvrir des trucs perchés venus d’endroits improbables, comme Holoceno, premier album de Papangu, recommandé par Hamlet pendant un des directs de Radio-Erdorin.

Papangu est une formation brésilienne, originaire de la région du Nordeste, qui a commencé sa carrière vers 2012 du côté du stoner-rock, avant de glisser vers une musique qui mélange stoner, zeuhl, prog et même des bouts de black-metal, le tout chanté en portugais brésilien (et parfois en voix saturée). En résumé: perché.

(Originellement, j’avais écrit « Normal, vous me direz, pour un groupe qui tire son nom d’un oiseau de proie (de l’île de la Réunion, mais on ne va pas chipoter). » Sauf que le groupe m’a contacté (en français) pour me dire que le nom venait d’un personnage costumé du carnaval de la ville de Bezerros.)

D’une durée d’environ trois quarts d’heure, Holoceno est donc le premier album du groupe, sorti en 2021 (il y en a eu un autre depuis). Il compte huit pistes, entre trois et dix minutes et demie, par ordre croissant de durée (et je ne pense pas que ce soit un hasard).

Si, en lisant ma description de la musique de Papangu, vous vous dites « ouhla! ça a l’air bien fumé, ce truc! », vous avez raison. D’ailleurs, j’ai bien dit « perché », mais « fumé » ça marche aussi. Sur Holoceno, le groupe mélange plusieurs styles musicaux pas forcément très proches – stoner, prog, zeuhl, metal extrême – mais qui ici s’accordent plutôt bien, avec un sentiment d’urgence, d’intensité.

Et d’étrangeté, aussi. Il y a la présence d’un saxophone discordant, qui rappelle le groupe norvégien Shining (dont le batteur Torstein Lofthus est également actif sur le présent album), ainsi que des sonorités traditionnelles brésiliennes (en plus du chant en portugais brésilien). Et, quelque part, la production ajoute aussi à ce sentiment. Personnellement, je la trouve un peu « boueuse », mais ça s’accorde avec le sentiment général de l’album.

Alors OK, sur la foi de ce Holoceno (je n’ai pas écouté le nouvel album), Papangu n’est clairement pas le groupe de rock progressif le plus accessible de la planète et il a aussi ici un côté encore un peu « amateur », mais il apporte une proposition musicale franchement originale dans son mélange de genres. Amateurs de bizarreries, c’est un album pour vous; il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Agua Branca »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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