Une des particularités du festival Trolls & Légendes, c’est qu’à part le côté grand marché pour tri-classés rôliste / fan de bédé et bouquins / amateur de babioles plus ou moins médiévales, il propose aussi une foultitude de concerts sur trois soirs. Pour raisons de santé, je n’ai pas pu en profiter pleinement, mais, outre Qntal samedi, j’ai quand même pu voir Omnia dimanche.

Si j’ai encore les joues un peu rouges, c’est parce que je me suis pris une grosse baffe.

J’avais été prévenu. Le consensus local était « Omnia, ça déchire ! ». Un pote, qui poste ici sous le nom de Ghislain mais que je ne nommerai pas pour respecter son anonymat, m’avait parlé de « speed-folk » ; l’image est hardie, mais pas complètement erronée.

Omnia joue une musique d’inspiration folk celtique, mais pas du genre contemplatif, baba-cool et patchouli. Bon, un peu aussi, mais l’impression générale qui s’en dégage quand on les voit en concert, c’est qu’ils ont choisi les morceaux les plus remuants et les encore dopés derrière à l’énergie brute. Du coup, ça donne une salle de quatre mille personnes qui tapent dans les mains et des gens qui dansent partout.

La formation est en elle-même pas banale, avec pas moins de trois voix majeures : deux masculines et une féminine. Un des deux chanteurs, Luka, une espèce de montagne humaine, a une voix d’outre-tombe et manie également le didgeridoo. À coulisse. Non, je ne blague pas. Le frontman, Steve Sic, joue également du flat bouzouki, du bodhràn irlandais et de la flute ; c’est un grand malade, qui parle beaucoup (même en français) et bouge énormément. Jenni, la voix féminine, est à la harpe, à la vielle et également au bodhràn. Ajoutons à ce trio vocal, Jo, le guitariste taciturne, et Mitch, batteur belge.

Bien que pas forcément évident à discerner au sein d’un mixage un tantinet approximatif (ce qui semble avoir été la marque de tous les concerts), le didgeridoo apporte une touche originale à l’ensemble, de même que des harmonies vocales à trois voix parfaitement maîtrisées. Mais, je me répète (c’est l’âge), le point principal d’Omnia, c’est l’énergie. Une énergie qui n’est hélas qu’imparfaitement retranscrite dans les albums et même dans le DVD Pagan Folk Lore (l’idée de séparer les morceaux en concert par des interventions de Steve Sic ne joue pas forcément dans cette optique).

C’est dommage, surtout pour nous autres Helvètes : Omnia semble avoir beaucoup de mal à descendre au-dessous du 50e parallèle. En même temps, une petite virée dans le Grand Nord, ça peut être sympa, aussi. Surtout si l’impressionnante horde de fans que le groupe semble emmener dans son sillage est au rendez-vous.

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