L’histoire ne se répète pas. Sauf quand elle se répète. Et que ce n’est pas vraiment de l’histoire, mais plus mon histoire perso. Bref, je suis retourné aux Caves du Manoir de Martigny, pour aller y voir DVNE, avec l’ami Christophe.
Vous vous en rappelez peut-être, mais c’est la même configuration qu’il y a deux ans et demie, en septembre 2021. Bon, cette fois-ci, histoire de varier un peu, on s’y est pris à l’avance, on a embarqué Leo au passage et, pour cette occasion, le groupe britannique de heavy psych passe en tête d’affiche, accompagné par My Diligence, un trio belge.
On s’y est certes pris à l’avance, mais on arrive presque en retard à Martigny. J’ai à peine le temps de sortir le matos photo avant que My Diligence ne prenne possession de la scène.
Petite digression pour vous parler de ladite scène. La lieu s’appelle Les Caves du Manoir pour une bonne raison: ce sont littéralement les caves d’un manoir, sis au centre de la petite ville de Martigny, dans le Valais. La salle est réellement microscopique: c’est encore plus petit que l’Undertown et si je ne doute pas qu’il existe en Suisse des salles encore plus petites que ça, il va falloir les chercher.
Par contre, il faut lui laisser ça: le lieu a un cachet certain avec sa voûte au-dessus de la scène et ses murs en pierre brute. Qui plus est, malgré le côté très rustique du lieu, l’acoustique est plutôt bonne. Et la salle compense sa petite taille avec un grand écran dans le bar, à côté, qui diffuse le concert en direct.

Pour en revenir à My Diligence – qui, rappelez-vous, venait de monter sur scène avant que je digresse – il s’agit d’une formation belge, un trio avec une batterie et deux guitares. Musicalement, il se définit aussi comme heavy psych, ou stoner progressif, mais j’y trouve aussi des touches de post-hardcore, notamment dans le chant.
Le groupe débute son set avec un petit poil de retard, vers 20 h 15, et se lance pendant environ trente-cinq minutes. Les compositions me paraissent plutôt longues avec des gros passages instrumentaux à la fois lourds et planants. C’est surtout une musique qui se caractérise par une forte intensité, même si les musiciens sont un peu statiques – mais il est vrai aussi que la scène n’est pas grande et déjà passablement encombrée.
Il y a des moments que je trouve très chouettes dans le genre prog-psyché, et des bouts plus post-hardcore qui sont moins ma came. Le chant est parfois clair, parfois hurlé, mais surtout un peu noyé dans le mix; ça sera malheureusement un problème récurrent au cours de cette soirée. Quoiqu’il en soit, j’ai pris leur dernier album – sorti officiellement deux jours après le concert et je vous en reparlerai sans doute assez vite.

Après un changement de scène assez conséquent, DVNE arrive vers 21 h 15 et attaque un set principalement centré sur son dernier album, Voidkind. Vous avez peut-être lu ma chronique sur ce dernier; pour faire court, j’étais un peu moins enthousiaste – mais surtout parce que j’avais été très très enthousiaste sur son prédécesseur. En concert, les compositions prennent cependant un dimension nettement plus impressionnante.
J’ai été frappé d’abord par le son, qui était plutôt clair, malgré le souci sur les voix précité. Ici, ce souci était un chouïa plus gênant vu qu’il y a trois chanteurs. Et le son était un peu fort, aussi. Mais j’ai aussi été frappé par la puissance et la maîtrise des musiciens. DVNE propose des compositions souvent très longues, très complexes – très prog, quoi – et les musiciens gèrent ça comme à la parade.
Un élément plus anecdotique, mais assez amusant, c’est la présence de deux francophones parmi les musiciens: Victor, à la guitare et au chant, et Maxime, aux claviers et aussi au chant. Pour un groupe britannique, ça fait un peu bizarre, surtout quand on n’est pas prévenu et qu’on les entend discuter en français avec les techniciens de la salle.
Et puis bon, en rappel et après un peu plus d’une heure d’un concert intense, le groupe finit par un « Court of the Matriarch » d’anthologie. Alors forcément, je suis très content.
Les lumières se rallument vers 22 h 15; on a encore des étoiles plein les yeux – et des acouphènes plein les oreilles. Le public très enthousiaste quitte peu à peu les Caves du Manoir, qui étaient pleines pour l’occasion, et on reste encore un peu à discuter avec les musiciens – surtout Leo, qui semble connaître tout le monde.
Il est finalement temps de remonter dans la titine de Christophe et se rapatrier vers l’autre bout du lac. Pour ma part, ça implique également de récupérer mon vélo pour regagner mes pénates et il est donc un peu plus de deux heures du matin quand je suis dans mon lit.
Mais ça en valait la peine. Sans jeu de mots.
Comme d’habitude, ce live-report est également disponible en vidéo, sur YouTube et sur Peertube. Et j’ai également une petite cinquantaine de photos sur Flickr.
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