Mutafukaz, tomes 1-5

Mutafukaz, c’est l’histoire d’Angelino (ou Lino pour les intimes) et Vinz, deux paumés qui vivotent dans un hôtel crasseux de Dead Meat City. Une vie faite de petit boulots et de grosse galères dans un quartier sous la coupe des gangs. Jusqu’au jour où Lino se fait shooter par une camionnette et se réveille avec des pouvoirs hors du commun.

Là, je vous fait grosso-modo les dix premières pages du premier tome. Sachant qu’il y en a cinq, entre huitante et cent vingt pages (plus une blinde de notes et de crobards). Après, il y a des ninjas, des catcheurs, des cafards, des hommes en noir, une invasion extra-terrestre, et beaucoup, beaucoup de baston.

Petite note au passage, Mutafukaz est une production du Label 619, avec lesquelles j’ai une relation particulière depuis que j’ai bossé sur le jeu de rôle de Freaks’ Squeele. Cela dit, il est écrit et scénarisé par Run, que je ne connais pas tant que ça (on s’est croisé et on a discuté une heure, sur un Trolls & Légendes, il y a quelques années).

Ceci posé, je sors de la lecture de Mutafukaz un brin perplexe, voire partagé. Principalement, j’ai beaucoup de mal avec le style graphique, qui mélange plein de trucs visuels qui ne me passionnent pas. On y trouve beaucoup de références aux arts de la rue américaine: tatouages, thug life, hip-hop, street-art, etc. Plus des emprunts à la pop-culture, comme le passage du tome 2 dans le plus pur style manga.

On pourra cependant dire que c’est complètement raccord avec le décor de l’histoire, cette version de Los Angeles à peine plus cauchemardesque et caricaturale que l’originale. De plus, même si l’ensemble est pour le moins foutraque, il est là encore à l’image de l’histoire.

L’histoire tourne principalement autour de Lino, de ses pouvoirs et de ce qui s’y rattache. Et de son apparence franchement bizarre, avec sa grosse tête ronde et toute noire – encore que celle de Vinz, qui est un crâne enflammé, n’est pas mal non plus.

Difficile d’en dire beaucoup plus sans spoiler méchamment. Sinon pour répéter que ça implique des ninjas, des catcheurs, des cafards, des hommes en noir, une invasion extra-terrestre, et beaucoup, beaucoup de baston.

Et, niveau baston, c’est très graphique, souvent pas mal gore et hyperbolique – mais pas de façon comique. On est plus dans le hard-boiled, ces univers pulp où les personnages s’en prennent plein la gueule mais le rendent au centuple.

En fait, Mutafukaz s’affiche en héritier du pulp, des « mauvais genres » et de la bande dessinée underground. S’y rajoutent quand même un certain world-building, miroir déformant de l’Amérique du début du XXIe siècle, avec en prime des extra-terrestres. Et des ninjas. Et des catcheurs. Bref.

Je me suis décidé d’acheter les cinq tomes de cette première saison à l’occasion de la sortie récente du premier tome de la deuxième saison. J’avais un peu l’impression de rater un truc et, du coup, j’ai comblé cette faille dans ma culture.

Je ne le regrette pas: Mutafukaz, malgré ses défauts – enfin, « défauts » dans le sens « trucs que je n’aime pas trop » – est une œuvre impressionnante et dense. Je vous parlerai prochainement du premier tome de la deuxième saison, qui est globalement dans la même veine. Et peut-être du film, un jour, si j’arrive à le voir.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

1 réflexion au sujet de « Mutafukaz, tomes 1-5 »

  1. J’ai vu le film un peu par hasard, sans connaitre l’univers, et ça avait été une très bonne surprise. Ça a indéniablement un style vraiment particulier, mais c’est un point très respectable et appréciable selon moi. Et c’est tout à fait dans l’esprit de ce que tu dis des BDs à priori. Il faut que je les lise d’ailleurs, tu le confirmes, surtout avec la suite qui s’est lancée.

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.