Je ne sais pas si ce sont des bons auspices, mais le premier article de cette nouvelle année sera consacré au jeu de rôle et, plus particulièrement, à Monster of the Week, un jeu que j’ai testé avec mon équipe habituelle lors de notre traditionnelle partie de Nouvel-An.
L’idée de Monster of the Week, qui est basé sur le moteur de Apocalypse World, c’est que les personnages sont des chasseurs de monstres et, à chaque épisode, ils débusquent un monstre et lui font une grosse tête. C’est clairement inspiré par des séries comme X-Files, Buffy, Supernatural ou même Scooby-Doo.
Curieusement, connaissant mes joueurs, ils n’ont pas choisi cette dernière option, mais ont créé des investigateurs humains et extra-terrestre dans le Londres victorien de Doctor Who, un peu à la façon du Paternoster Gang. Il y a là un agent de l’Institut Torchwood, une bibliothécaire et un extra-terrestre qui veut se venger des garous qui ont massacré sa famille.
La création de personnages, qui se fait de manière conjointe en liant des bouts d’historique avec d’autres personnages, a plutôt été bien accueillie. Le système est plutôt simple: additionner deux d6, ajouter la caractéristique ad hoc, 10+ c’est une réussite, 7-9 c’est réussi-mais, 6 ou moins c’est raté et ça chie. S’il laisse peu de place à des résultats nuancés, ça colle plutôt pas mal avec le style.
Je l’avoue: c’était un peu de l’expérimental et, si j’avais une vague idée de scénario (une expédition russe amène un météorite au British Museum, mais ce météorite est en fait un vaisseau spatial d’une race de métamorphes qui veulent conquérir la planète), j’ai pas mal improvisé. Et je reconnais que j’aurais pu ajouter plus de scènes d’action. Le fait qu’en plus, j’avais lu les règles de combat en diagonale et j’ai aussi pas mal improvisé sur ces points.
Je dois avouer que j’aime de plus en plus le système d’Apocalypse World. Il est simple sans être simpliste, permet de jouer pas mal avec les relations entre les personnages et est prévu pour avoir des personnages qui bottent des culs sans se prendre la tête. Quant à Monster of the Week, il est très bien foutu pour ce qu’il promet: des histoires de tueurs de monstres.
En fait, c’est un peu la force et la faiblesse du système: les archétypes lui permettent de coller au plus près d’un genre donné, mais il n’est pas vraiment prévu pour jouer des contextes plus subtils, plus décalés; ça reste très rigide, très “premier degré”. L’autre gros défaut de Monster of the Week, c’est que les illustrations redéfinissent à mes yeux le concept de “moche”.
Cela dit, Monster of the Week est un très chouette jeu. On peut l’acheter en anglais sur le site de l’éditeur Generic Games ou attendre encore un peu que le jeu soit traduit en français par la Boîte à Heuhh (qui va reprendre les illustrations de la version italienne, ce qui est une Bonne Chose).
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C’est cool que tu te sois lancé. Pour ma part, j’ai attaqué Ryuutama (bientôt dans mes chroniques).
J’ai honte: je l’ai dans mes étagères depuis deux mois et je ne l’ai pas encore lu…