Troisième et dernier tome de la trilogie Luna, de Ian McDonald, Moon Rising a la lourde tâche d’apporter une conclusion à cette histoire de géopolitique, d’économie, de loi, de famille et de vengeance, le tout sur une Lune sous occupation.
Ça va être difficile de rédiger cette chronique sans spoiler un minimum. Alors je vous préviens tout de suite: 1) cette conclusion est globalement très satisfaisante, faisant de Luna une trilogie de très haute volée e 2) à partir d’ici, ça va spoiler. Un peu.
Si le tome précédent marquait le grand retour de Lucas Corta, il posait également que l’accomplissement de sa vengeance avait un prix. Et que tous les Luniens risquaient de le payer assez rapidement. La Terre est une maîtresse cruelle, comme le disait Lucas lui-même dans Wolf Moon, énième clin d’œil à Heinlein.
Au cœur de l’action de ce tome, il y a Lucasinho, le fils de Lucas, un des derniers héritiers de Corta. C’est autour de lui et de quelques autres membres du clan – autochtones ou importés – que va se jouer le dernier acte. Un acte qui va se terminer presque là où avait commencé le premier: au Tribunal de Clavius, par un duel à mort.
En introduction, je disais que Moon Rising est une conclusion globalement satisfaisante. Disons les choses autrement: c’est un excellent bouquin, mais il y a quelques trucs qui me chagrinent un peu.
Il y a le fait que la fin est très ouverte. Peut-être trop. Ian McDonald lance une bonne demi-douzaine de pistes sur l’avenir de la Lune et des habitants, sans réellement décider ce qu’il en adviendra. Ce n’est pas un gros problème, mais j’ai eu un peu l’impression de beaucoup de portes ouvertes très tôt pour, au final, pas grand-chose.
Il y a aussi quelques passages qui allongent la sauce sans que leur intérêt soit vraiment clair. Notamment tout ce qui concerne Marina, qui se retrouve loin de la Lune. Certes, son point de vue permet de comprendre l’attitude de la Terre envers son satellite et ses habitants bizarres, mais ça donne l’impression d’un personnage qui n’est pas – plus – vraiment lié à l’intrigue principale. D’autant qu’il manque aussi une conclusion à son arc narratif.
Mais ce ne sont pas des critiques majeures. Au final, la trilogie Luna est une fresque de science-fiction impressionnante, avec un pied dans la hard-science, un autre dans le transhumanisme et un troisième (parce que transhumanisme) dans les telenovellas.
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Etrangement, ça ne m’a pas donné envie du tout (la critique des trois tomes), et je ne sais pas pourquoi… je crois que l’histoire est pas pour moi.
C’est dommage, parce que pour une fois, c’est une série qui a été traduite en français assez vite (chez Denoël).
J’ai sauté le corps de la critique pour ne pas avoir les spoilers. Ca m’encourage à reprendre. J’avais calé après le tome 2, par overdose de personnages avides de gain et de vengeance. J’aime bien ma SF avec un nuage de détachement des vicissitudes de l’humanité, ce n’est clairement pas le cas dans cette série. Mais elle est très prenante.
Je peux comprendre. Moi j’aime bien le côté “littérature du présent” et si le côté telenovella est parfois un peu lourdingue, il s’insère bien dans le contexte.