Un monde-fleur, un océan, des pirates, un roi sanguinaire, un mystérieux trésor, un orphelin: le premier tome des Pirates de l’Escroc-Griffe, de Jean-Sébastien Guillermou, annonce la couleur: de la fantasy marine à grand spectacle!

On y suit Caboche, orphelin en fuite. Il cherche à retrouver un père, présumé mort, mais peut-être pas s’il peut se fier aux dernières paroles de sa mère. Il se retrouve, un peu par accident, embarqué sur le navire d’une équipe de chasseurs de trésors, la recherche d’artefacts interdits par la toute-puissante église.

Les Pirates de l’Escroc-Griffe, c’est d’abord un univers de fantasy assez spectaculaire, avec son royaume totalitaire, ses monstres, ses continents perdus, ses phénomènes météorologiques bizarres. C’est ensuite une histoire de chasse au trésor avec moult rebondissements. C’est aussi le premier tome d’une trilogie.

Je vais déjà poser les choses qui fâchent: je ne suis pas convaincu par ce premier tome. Pas entièrement, en tout cas. Plus précisément, j’ai deux soucis majeurs: d’abord, une surabondance de clichés, ensuite une écriture un peu plate.

Dans les clichés, déjà, il y a le fait que les personnages ont tous des noms – ou des surnoms, mais on ne connaît que rarement leurs noms – en rapport avec leur caractère: l’orphelin s’appelle Caboche parce qu’il est plutôt malin, le docteur s’appelle Doc, l’homme-obus s’appelle L’Obus et le capitaine Bretelle porte des bretelles.

Je ne suis pas impressionné.

Les péripéties sont elles aussi plutôt basiques: l’évasion de prison, le peuple légendaire mystique, les alliés inattendus, le traître, etc.

En soi, ce ne serait pas un problème majeur si l’auteur, Jean-Sébastien Guillermou, n’avait pas tendance à écrire de façon plutôt académique. Pour dire les choses autrement, j’ai senti une inadéquation entre le côté foisonnant, plutôt décalé du monde et des personnages, et le style très « premier degré » du texte.

Ce qui m’ennuie, parce que fondamentalement, je ne me suis pas vraiment ennuyé à la lecture. Il y a de l’action, des rebondissements, les personnages en prennent plein la tronche et, parfois, perdent même des bouts – bon, pas des gros bouts, mais quand même.

D’un côté, j’ai envie de connaître la suite des aventures de l’Escroc-Griffe et de ses pirates, mais de l’autre, j’ai un peu peur que les défauts sus-mentionnés ne m’agacent plus que de raison.

En toute bonne foi, je ne peux pas recommander Les Pirates de l’Escroc-Griffe, mais je ne peux pas non plus dire qu’il ne mérite pas qu’on s’y intéresse. Personnellement, je n’arrive pas à m’enthousiasmer, mais il a des qualités.

D’autres avis, plus ou moins positifs, sur le RSF Blog, Un point c’est tout, Culturellement vôtre ou Le Temps des livres.

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