Les Murailles invisibles, tome 1

Soudainement, des murs invisibles apparaissent sur toute la planète. « Soudainement », comme dans « regardez la couverture de cette BD Les Murailles invisibles, signée par Alex Chauvel (au scénario) et Ludovic Rio (au dessin) ».

Narrateur et protagoniste, Lino est un de ces cadres supérieurs qui passe sa vie dans les aéroports et c’est d’ailleurs là que l’événement le surprend. Un instant, il est en ligne avec un client, l’instant d’après, plus de réseau et un avion de ligne au décollage percute… rien et explose quand même. Trois mois plus tard, le voici à se battre pour une boîte de pêches au sirop, lorsque déboule un groupe d’explorateurs venus d’une cité étrange.

Le souci, ce n’est pas tant que la planète soit séparée en zones infranchissables. Enfin, si, c’est déjà un souci, encore que les explorateurs ont un moyen de repérer des brèches dans les murailles. Ce qui est beaucoup plus gênant, c’est que, dans certaines zones, le temps ne s’écoule plus à la même vitesse. Ainsi, les trois mois qu’a vécu Lino correspondent à plus de trois cents ans pour les explorateurs.

Dans l’absolu, ce premier tome des Murailles invisibles est plutôt plaisant. Il revitalise le genre post-apo en reprenant un concept qui rappelle beaucoup l’aventure de Bob Morane intitulée Les fourmis de l’Ombre jaune. Mais sur toute la planète et avec le twist des bizarreries temporelles en prime. Il y a de l’action, des trouvailles intéressantes (comme le travail sur la langue des pillards) et un but clair: pourquoi ces murailles sont apparues et d’où viennent-elles?

Ça se gâte quand on regarde quelques éléments scénaristiques un peu sous le nez. Dans le secteur où survit Lino, on a le cliché du monde post-apo déserté, avec les véhicules abandonnés sur l’autoroute. Sauf que ça ne colle pas avec un monde où le seul changement, c’est l’apparition des murailles trois mois avant.

Dans ce secteur, aucun événement n’a causé une disparition drastique de la population et il n’y a d’ailleurs aucun signe de destructions à grande échelle. En d’autres termes, où sont les gens? Lino parle du « centre » – j’imagine, le centre-ville – mais sans vraiment préciser pourquoi.

Ce n’est pas non plus la seule anomalie que j’ai remarquée dans le scénario. Il y a d’autres bugs, plus petits, qui me font tiquer. Après, la force de l’histoire des Murailles invisibles, c’est que ça ne gêne pas tant que ça. C’est un peu comme ces blockbusters qui se laissent regarder avec plaisir, tant qu’on ne réfléchit pas trop.

Je reconnais que je suis un peu méchant en disant ça; je veux dire, personne n’a envie d’être comparé au remake de Total Recall… Cependant, je suis sincère quand j’affirme que j’attends avec un intérêt certain la suite des Murailles invisibles.

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