Les Exilés de Mosseheim, tome 1

France, de nos jours ou peu s’en faut: une explosion dans une centrale nucléaire dans l’Est du pays contamine une zone immense et bientôt, des millions de réfugiés se retrouvent dans des camps. Ce sont Les Exilés de Mosseheim, titre de cette bande dessinée en deux parties.

Dans un avant-propos, les auteurs, Sylvain Runberg et Olivier Truc, disent s’inspirer de leur expérience en Suède, dix ans plus tôt, alors que plus de 150 000 réfugiés avaient été accueillis par ce pays. D’où l’idée, à l’heure d’un serrage de vis des politiques d’asile un peu partout, de transposer ce drame à nos pays occidentaux bien douillets.

On suit donc la famille Murrat, originaire de Mulhouse, qui se retrouve dans un camps de réfugiés en Suède. En plus de l’exil, ils doivent faire face à la contamination radioactive et à l’hostilité des autres populations, qui voient la France comme responsable de la catastrophe. Sans parler des humanitaires débordés, ni de la police qui doit gérer, en plus des tensions, une affaire de meurtre dans le camp.

Et puis il y a thèse officielle de l’attentat terroriste, qui commence à prendre l’eau.

Si, dans l’ensemble, je trouve l’exercice plutôt réussi – surtout vu de mon œil d’employé d’une organisation aussi impliquée dans l’action humanitaire – je dirais qu’il y a quand même deux-trois trucs qui me font tiquer dans ce premier tome des Exilés de Mosseheim.

Au premier plan desquels il y a la question: pourquoi ne pas laisser les réfugiés dans leur pays? Pour les Belges et les Hollandais, OK, c’est plus difficile, mais l’Allemagne comme la France sont de grands pays et il ne devrait pas être difficile d’y recaser des réfugiés dans des zones non contaminées. Ou, à tout le moins, pas plus compliqué que leur faire traverser la moitié de l’Europe.

Je ne suis pas non plus super fan de tout le pathos autour de la famille Murrat, mais je comprends l’idée derrière. Disons que ça a tendance à charger un peu trop la barque, par moments.

Le dessin de Julien Carette est dans un style franco-belge réaliste très classique. Il manque peut-être un peu de personnalité, mais il est maîtrisé et fait le job. Par son côté réaliste, il contribue à rendre l’histoire crédible.

Dans l’ensemble, Les Exilés de Mosseheim est donc plutôt solide. J’avoue que je craignais quelque chose de moins solide à l’énoncé de l’histoire, mais ce premier tome tient la route. Il faudra voir ce que nous réserve la seconde partie de ce diptyque.

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