« Les Contes suspendus », de Guillaume Chamanadjian

Au début des Contes suspendus, troisième tome du triptyque de Guillaume Chamanadjian, Nox et Symètre arrivent au domaine de la Tour de Garde après avoir fui Gemina, peut-être pour toujours. Un domaine en ruine, mais pas complètement abandonné non plus et qui détient peut-être la promesse d’un projet d’avenir.

Il s’agit ici du troisième et dernier tome, donc, mais pas nécessairement de la conclusion du cycle de la Tour de Garde. Ou, à tout le moins, une partie de cette conclusion, l’autre étant dans L’Armée fantoche, de Claire Duvivier, dont j’ai entamé la lecture. J’ai d’ailleurs un moment hésité à faire un billet commun pour les deux, mais s’il y a plusieurs points qui se rejoignent, une grande partie de l’histoire d’Amalia et Yonas reste à découvrir.

Pour rappel, ce cycle se concentre autour de deux groupes de deux jeunes gens, Amalia et Yonas donc, de Dehaven, la « Capitale du Nord », et Nohamux (dit Nox) et Symètre, de Gemina, la « Capitale du Sud ». Tous deux se retrouvent impliqués dans des jeux de pouvoirs qui prennent leur source dans un univers parallèle fantastique et qui semblent également liés par un jeu, la fameuse « Tour de Garde », joué dans les deux cités. Le tout dans un contexte qui rappelle la Renaissance européenne et des villes comme Anvers et Marseille, respectivement.

Une grande partie de l’histoire des Contes suspendus tourne autour du domaine de la Tour de Garde, que Nox et Symètre vont tenter de reconstruire – le premier sur un plan politique et idéologique et le second, plus prosaïquement en utilisant son talent de façonner de pierre. Ils vont également devoir le défendre, notamment contre la propre sœur de Nox, Daphné.

Et surtout, Nox va tenter d’aller au fond des mystères que constituent les Serpentaires, le Nihilo et ses monstres. Et la réponse tient en deux mots: mythes fondateurs. Ce sont eux, les « contes suspendus » du titre et j’ai trouvé l’explication plutôt brillante. Et même s’il reste encore pas mal de mystères à découvrir dans l’univers de la Tour de Garde, ce volume-ci offre une conclusion très satisfaisante à la trilogie Capitale du Sud.

Un point que j’ai fini par remarquer – il était temps! – c’est que la « personnalité » des deux villes semble se répercuter sur le style d’écriture. Ainsi, les trois tomes de Capitale du Sud font la part belle aux sensations, avec un accent mis sur la nourriture et les odeurs, notamment. Et j’ai l’impression que, de son côté, Capitale du Nord est un peu plus « froid », plus intellectuel, à l’image de la ville de Dehaven et de ses personnages. C’est un point qui m’avait un peu gêné sur les précédents tomes et je me demande jusqu’à quel point ce n’est pas voulu.

J’aurai l’occasion de vous reparler du cycle de la Tour de Garde avec la conclusion du second cycle, Capitale du Nord. Mais, dans l’intervalle, je ne peux que vous conseiller cette série.

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3 réflexions au sujet de “« Les Contes suspendus », de Guillaume Chamanadjian”

  1. “les « contes suspendus » du titre et j’ai trouvé l’explication plutôt brillante” : je trouve tous les titres de cette série brillants ; ils sonnent bien et ils sont tous très évocateurs de ce qu’il y a à l’intérieur, mais sans rien divulgacher, ça se dévoile seulement une fois qu’on les a lus.
    Enfin, de toute façon je trouve tout brillant dans cette série. ^^

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