C’est une question qu’on me pose souvent: les chiffres de vente de Tigres Volants, ça représente quoi? Comme j’y ai récemment répondu sur un forum québecois, je reproduis les chiffres ici: pour environ 2500 exemplaires imprimés, il reste en stock pas loin de 1700 exemplaires.

Faites le calcul: ça représente un peu plus de 800 exemplaires, sans compter le service de presse, les exemplaires pour les contributeurs et ceux qui prennent la poussière dans les boutiques. Sans vouloir utiliser le mot qui commence par un “e” et qui rime avec “chéque” (ça agace mes collègues), ce n’est pas Byzance.

C’est d’autant moins impressionnant que, d’une part, c’est un jeu paru en avril 2006, donc qui a quatre ans et demi d’existence, dans un marché où on considère qu’une gamme a une espérance de vie moyenne de trois ans; d’autre part, le “point mort” – le nombre de vente qui signifie que le jeu est remboursé – est de l’ordre de 1400 exemplaires (à une vache près, pour cause de fluctuations monétaires).

Alors, certes, il y a plusieurs facteurs qui justifient cet insuccès relatif. À commencer par le fait qu’un jeu de rôle francophone de science-fiction, c’est quand même un peu le tiercé de la lose dans l’ordre. Il y a aussi le fait que, depuis la parution de l’écran, fin 2006, rien n’est sorti en boutique; les suppléments de la Bibliothèque tachyonique n’ont été dispos qu’en impression à la demande et sur les quelques conventions que nous fréquentons. J’en ai déjà parlé, Tigres Volants n’a pas été conçu comme une gamme et c’est une erreur.

Je pourrais gloser aussi sur le contexte, qui a fait que le jeu est sorti alors que le jeu de rôle francophone traversait une nouvelle période de relative obscurité, avec la disparition de magazines comme Casus Belli (deuxième époque), mais je ne crois pas que ce soit un impact majeur.

La vérité, c’est que j’ai sans doute eu les yeux plus gros que le ventre en sortant un gros livre de base pour faire “comme les grands” et en ne réfléchissant pas assez à la suite. Ça n’est juste que la troisième fois que ça me fait le coup; à la longue, je vais finir par comprendre…

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