« Le Premier jour de paix », d’Elisa Beiram

Guerres, dérèglement climatique, migrations massives, extinction: l’humanité n’est pas bien flambarde en cette fin de XXIe siècle. Pourtant, Le Premier jour de paix, court roman d’Elisa Beiram, apporte un espoir qui manque souvent dans la science-fiction contemporaine.

On y suit d’abord Aureliano, dernier trait d’union dans un village sur la côte colombienne qui s’entretue, pendant que lui construit un mausolée avec des déchets récupérés en bord de mer. Puis Esfir, une médiatrice qui, sur sa mobylette, tente de réconcilier les petites communautés de l’ancienne Europe de l’Est. Et América Pérez, négociatrice entre les derniers blocs géopolitiques, qui s’accrochent encore aux antiques notions nationalistes.

Il y a également un quatrième personnage, sur lequel je reviendrai plus tard, mais on voit déjà que tous ces protagonistes ont un rôle de médiateurs.

Et les médiateurs sont ceux qui vont changer le monde de Le Premier jour de paix. Un monde que l’on perçoit indirectement, à bout de souffle, où la population humaine semble avoir drastiquement diminué, de la même façon que la biosphère s’est réduite à peau de chagrin. Mais aussi un monde où ces médiateurs ont eu un impact déjà majeur et, sans eux, il n’y aurait peut-être bien plus d’humanité du tout.

Et puis il y a aussi un point sur lequel je vais quelque peu divulgâcher. Si ça vous pose un souci, sautez les trois prochains paragraphes.

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Il y a les extraterrestres et, notamment, Xẚ~Ög, sorte de fonctionnaire au Bureau des Planètes à Potentiel, un organisme galactique qui gère les premiers contacts. Et le critère d’admission, c’est un monde en paix.

Je vous avoue que ce personnage a failli me faire sortir du bouquin. Peut-être parce qu’il arrive au milieu d’une narration, sans prévenir. J’aurais sans doute préféré une histoire qui se concentre uniquement sur les Terriens qui essayent de se sauver parmi. Pourtant, le concept de « les extra-terrestres essayent de sauver les Terriens », c’est un peu un concept qui me parle

Cela dit, avec un peu de recul, ça apporte quelques trucs intéressants à l’histoire. J’aime notamment beaucoup Xẚ~Ög et ses collègues qui se font contaminer par les expressions terriennes, ou l’idée que la violence est quelque chose de socialement honteux dans la civilisation galactique.

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Malgré ce bémol, j’ai plutôt bien aimé Le Premier jour de paix. Le côté hopepunk, post-apo soft et apaisé est rempli de bonnes idées. C’est peut-être un peu candide, voire naïf, mais j’aime bien. Merci au blog eMotions pour la découverte!

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